Les personnes infectées par le VIH sont stigmatisées et discriminées. Cette discrimination entraine, d’après l’étude « Index Stigma 2.0 », commanditée par les réseaux des personnes vivant avec le VIH (PVVIH), un sentiment d’évitement de tout contact social et de l’accès aux services de santé.
Les 26% des PVVIH selon cette étude, adoptent un comportement de ne plus avoir de relations sexuelles. Le pourcentage des PVVIH ayant fait volontairement le dépistage est bas : 69,9%. De ces mêmes sources, 93,5 % seulement sont sous traitement à ARV.
Pourquoi les 6,5% ne sont pas sous traitement ?
« Le fait de ne pas être prêt à faire face au VIH est le principal élément qui fait hésiter, retarder ou même empêcher les PVVIH d’entreprendre le traitement (19,7%) », explique Dr Désiré Nduwimana, secrétaire permanent du Conseil National de Lutte contre le Sida (SEP/CNLS). Les 9,6% des PVVIH qui ne sont pas sous traitement manquent le traitement par crainte qu’une autre personne apprenne leur séropositivité, selon l’étude.
Les structures de soins affichent un niveau global de stigmatisation inquiétant : 21,5 %. D’après l’étude, 40,6% des PVVIH admettent avoir eu une infection sexuellement transmissible. Les 40,3% seulement des PVVIH souffrant d’IST reçoivent leur traitement dans les structures de soins. Ils font recours à l’automédication ou souffrent en silence.
Il existe des « trafiquantes de sexe » parmi les PVVIH. L’étude ne montre qu’aucune « trafiquante de sexe » n’évite de recourir à des services de santé. Elles ne craignent pas que leur statut de commerçante de sexe soit connu. Néanmoins, les PVVIH consommant de drogues évitent les services de santé à 85,7%.
Nonobstant, les réseaux déplorent que les droits des PVVIH à être pris en charge dans les structures de leur choix ne soient pas respectés. Ils déplorent également la faible accessibilité aux soins et soutien pour les jeunes.
Ces réseaux recommandent au Ministère de la Santé Publique de lutte contre le Sida, de renforcer les capacités des prestataires de soins sur le respect de la confidentialité. Ils recommandent aussi le renforcement des capacités sur les droits de santé sexuelle et reproductive et la lutte contre la stigmatisation.
Eric Niyoyitungira.