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ECONOMIE

Burundi : la viande du porc perd son public

La viande de porc au Burundi
Le 3 août 2022, le gouvernement du Burundi autorise la reprise de l’abattage de bovins et la commercialisation de la viande de bœuf et de chèvre. Une joie pour les bouchers de ces animaux et leurs clients mais une chute pour les métiers de la filière porcine.

Après que le gouvernement ait suspendu l’abattage et la consommation de la viande de bovins, la demande de la viande de porc communément appelé «akabenzi » était à l’honneur dans les marchés de Bujumbura. D’après Bigirimana, un boucher dans le marché Kamenge, les gens achetaient massivement cette viande avant et à un prix très élevé. 

Mais actuellement ce  n’est plus le cas malgré la réduction du prix. « Depuis que le gouvernement a ordonné l’abattage et la consommation de la viande de bovins, il y a eu un grand changement dans notre business. Nous avons dû baisser le prix. 1kg de viande de porc qui était à 14 000 BIF est descendu jusqu’à 10. 000 BIF. Mais le plus étonnant est que les gens ne viennent plus acheter comme avant », explique ce boucher. 

Avec un grand regret, il ajoute « il y a un mois je pouvais vendre au moins 100 kg de viande par jour, mais maintenant je ne vends que 60kg tout au plus. Je commence à conserver d’autres viandes dans le réfrigérateur pour les revendre le lendemain, ce qui cause la chute de mon chiffre d’affaires.»

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L’abattage de bovins, un ouf de soulagement pour le burundais

La plupart de la population burundaise se dit soulagée de cette mesure prise par le gouvernement. Plusieurs des personnes que nous avons interrogées nous ont affirmé que la viande de porc n’était pas leur préférence. Elle la consommait juste par dépit et manque d’alternative.

« Moi j’achetais la viande de porc parce que je manquait la viande de bœuf. Bien que cette dernière soit chère, je la préfère bien que celle du porc. » s’exprime Candice Nshimirimana sans gêne aucune devant le regard résigné des charcutiers de Kamenge.   

Denise Nahimana, elle, habitante de Q10 Ngagara, se plaint de la cherté du coût de transport afin d’atteindre l’endroit où elle peut facilement obtenir la viande de porc à un prix abordable. « J’apprécie bien la viande de porc, mais malheureusement dans mon quartier, j’en trouve difficilement. Je me contente donc de celle de boeuf à cause des complications du transport »

Depuis mi-mai dernier, le Burundi avait fait face à une infection bovine qui s’est déclarée dans un premier temps dans le Nord-Est avant de se propager sur tout le territoire national.

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Ange Joella Munezero / Stagiaire

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