Site icon LE JOURNAL.AFRICA

Burundi: La hausse du prix du carburant n’épargne personne

Prix du carburant au Burundi
L’onde de choc de la hausse du prix du carburant commence à se faire sentir. Et ce, à commencer sur le coût du transport autant à Bujumbura qu’à l’intérieur du pays. Il est prévisible que les conséquences de cette décision ne tarderont pas à toucher  tous les domaines de la vie au grand dam du citoyen lambda.

En date du 27 Janvier 2022, le ministère de l’hydraulique, de l’énergie et des mines a officiellement annoncé la hausse des prix du carburant à la suite d’une flambée sur le marché international.

“ Nous tenons à vous informer que le carburant connaît une hausse de prix sur les marchés internationaux. C’est pour cette raison que les prix des carburants comme l’essence, le Mazout et le pétrole passent respectivement de 2400 à 2700,  de 2350 à 2650 et de 2100 à 2400 le litre seulement à Bujumbura. Nous soulignons que les prix de vente des carburants à l’intérieur du pays suivront à l’ordonnance ministérielle.” indique Ir Abraham Uwizeye.

Nous sommes le 1er février 2022  vers 10h30 au parking de la Gare du Sud dans la commune de Muha, zone Musaga. Cette gare se trouve à 5 km du centre ville de Bujumbura. Les conducteurs de transports en commun se retrouvent dans l’obligation de négocier le prix du transport avec les clients car selon eux, ils font face à une double contrainte.

“ Malgré que la hausse du prix de transport ne soit pas encore officielle, nous l’avons déjà revu la hausse clandestinement.  Par exemple, le parcours Bujumbura-Nyabiraba passe de 1500 à 2500 BIF, Bujumbura-Ijenda de 3000 à 4000 BIF, Bujumbura-Matana de 6000 à 7000 BIF, Bujumbura-Rutana de 7000 à 8000 BIF. Nous avons ajouté 1000 BIF car nous estimons qu’avec ça, nous ne travaillerons pas à perte. » lâche Balthazard* chauffeur de probox.

La nouvelle structure des prix 

Dans l’après-midi du 1er février 2022, le ministère chargé du transport, le ministère chargé de l’hydraulique, les représentants de transporteurs et l’Otraco ont annoncé la mise en vigueur de la décision de revoir à la hausse le prix du transport. Une décision émanant de leur réunion après l’analyse des modalités d’application qui vont avec l’inflation d’environ 13% sur le baril du pétrole.

Comme on peut le lire dans un extrait de la lettre rendu publique le 1er février 2022, “…les décisions prises en commun accord par tous les membres de la commission sont: le prix de transport en Mairie de Bujumbura et dans les quartiers périphériques est majoré de 100 fr; le prix de transport à l’intérieur du pays ne doit pas dépasser 25% du prix actuel.” 

A lire : Congrès Africain: qu’attendent les Africains de l’APAC ?

Une hausse qui n’épargne personne

Nous sommes mercredi 02 février vers 7h30 du matin au parking COTEBU. Les chauffeurs des bus saluent la décision mais déplorent le fait que les clients se plaignent sans arrêt. 

“ En général, ça nous avantage que l’État ait pris cette décision. Ceci nous permet de ne pas travailler à perte. Mais jusque-là, le problème réside chez le client. Il ne cesse de se plaindre disant qu’il n’a pas d’argent. » indique Pierre Ndikumana, un des présidents du parking COTEBU.

Même son de cloche chez les grossistes du charbon: “ Les transporteurs des camions vont majorer les coûts de transports. Comme c’est nous qui achetons le carburant, nous ne pouvons pas travailler à perte. Nous allons augmenter le prix du charbon de bois. Tout tombera sur le simple citoyen.”  indique Pierre Tuyizere, porte-parole de la coopérative pour le commerce de produits du bois.

Rappelons que la dernière fois que le prix du carburant a été revu à la hausse était le 08 août 2018. Le litre de l’essence avait passé de 2250 à 2400 Fbu, celui du gasoil de 2250 à 2350 Fbu tandis que celui du pétrole était resté inchangé soit 2000 Fbu.

A lire aussi : Burundi : forte augmentation des prix du carburant

Joe Senghor

Quitter la version mobile