L’institution de l’ombudsman du Burundi, avec l’appui du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), a organisé ce vendredi un atelier de sensibilisation des institutions judiciaires sur le rôle de la prévention des conflits. Les magistrats y conviés ont été appelés à prendre conscience que le citoyen est au centre de leurs activités et que les dossiers judiciaires doivent être analysés et traités avec diligence.
Dans son discours, l’ombudsman burundais Edouard Nduwimana a dit que cet atelier a été organisé en vue de rappeler aux magistrats de la circonscription de Kayanza qu’après les élections qui viennent de se dérouler, le pouvoir judiciaire a un rôle incontournable à jouer pour le renforcement de la paix et la cohésion sociale surtout dans la mise en application de l’orientation du gouvernement en ce qui concerne la notion de « Reta Mvyeyi » (gouvernement responsable) et « Reta Nkozi » (gouvernement laborieux). Il a rappelé que dans toute démocratie, il doit y avoir trois pouvoirs complémentaires et inséparables à savoir le pouvoir judiciaire, le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif.
M. Nduwimana a ajouté que c’est une occasion d’échanger avec les magistrats pour qu’ils fassent une introspection et comprennent qu’il ne peut pas y avoir un Etat responsable sans que les magistrats prennent conscience de leur rôle dans la mise en application des programmes de ce gouvernement dit Mvyeyi.
L’ombudsman burundais a, par cette occasion, appelé les magistrats à travailler pour l’intérêt du gouvernement car, selon lui, il est donc des fois surprenant de voir que dans le contentieux de l’Etat ou dans le contentieux où les entreprises de l’Etat ont des actions, l’Etat perd chaque fois ses procès des fois à causes des magistrats ou des fonctionnaires qui travaillent dans différentes structures.
Quant aux magistrats, ils ont soulevé les défis qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur fonction et ont émis des recommandations
Les contraintes auxquelles font face les magistrats et causes
Ces magistrats ont évoqué entre autres le manque effectif de l’indépendance de la magistrature vis-à-vis des autres pouvoirs ; le manque de la volonté politique pour la mise en application de l’égalité des trois pouvoirs ; l’ingérence dans leurs affaires par certaines autorités administratives, le manque de moyens de communication et de déplacement ; l’insuffisance du personnel, les justiciables qui se rebellent contre les jugements ou arrêts rendus ; manque de syndicats, et autres.
Les causes de toutes ces contraintes sont, selon eux, l’exiguïté des terres cultivables, le manque de plaidoyer et l’ignorance de la loi par certaines autorités administratives.
Quels sont les remèdes ?
Rémy Cishahayo, le gouverneur de Kayanza, a exhorté les magistrats de collaborer avec l’administration en vue d’éviter les conflits qui éclatent souvent après la mise en application des jugements rendus.
De leur côté, les magistrats ont recommandé de séparer effectivement les trois pouvoirs, de réviser le salaire par rapport aux deux pouvoirs, de se conformer à l’EAC dans la considération du pouvoir judiciaire, de lutter, de bannir et d’éradiquer toute forme d’ingérence et de corruption, et enfin la collaboration avec les autorités administratives.
Par Elvis Irambona