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JUSTICE

Burundi : Aucun enfant ne devrait être en prison

Les enfants ne devraient pas etre au prison au Burundi
Le Burundi a déjà créé trois centres de rééducation dont deux pour les garçons et un pour les filles  pour héberger les enfants en conflit avec la loi afin de les protéger contre toute sorte de violence. Néanmoins, certains enfants sont encore incarcérés dans des prisons avec des adultes, selon la  CNIDH. 

La Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme(CNIDH) explique dans son rapport annuel de 2021 que l’article  10/2b du pacte international des droits civils et politiques et celui de l’article 287 du code procédure pénale ont été violés cette année dernière. 

Dans l’article 10/ 2 b, on peut lire que: “les jeunes prévenus sont séparés des adultes et il est décidé de leur cas aussi rapidement que possible.”

Et l’article 287 renchérit : “lorsque la nature et la gravité de l’infraction rendent inévitable la détention préventive du mineur, celui-ci ne peut être détenu que dans un établissement de rééducation ou dans un quartier spécial d’une prison habilitée à accueillir des mineurs. À défaut d’établissement de rééducation ou de quartier spécial, le mineur peut être détenu dans une prison pour majeurs où la séparation des adultes est effective et permanente.”

Sixte Vigny Nimuraba, patron de la CNIDH fait savoir que 244 cas des mineurs détenus dans les prisons visitées par cette commission sont composés par 194 garçons et 50 filles. Grâce au travail d’intervention  de cette commission,  36 garçons et 14 filles sont déjà en liberté.

Pour SOJPAE- BURUNDI, la place de l’enfant qui est en conflit avec la loi, c’est à la maison, au centre de rééducation et à l’école, dit David Ninganza, Directeur de protection de l’enfant au sein de la Solidarité de la Jeunesse chrétienne pour la Paix et l’Enfance(SOJPAE).

L’enfant n’a pas le droit d’entrer dans un établissement pénitentiaire même une minute ou une heure. Si le magistrat qui a traité un dossier d’un enfant en conflit avec la loi, voit qu’il n’a pas là où mettre cet enfant, il devrait le libérer et comme ça l’enfant sera suivi comme un détenu libre dans le sens de le protéger.”, explique M.David.

Les conséquences que subissent les enfants en prison

David N. fait savoir que les enfants en conflit avec la loi ne peuvent pas cohabiter avec les adultes  en prison. Cela, parce que ces enfants y subissent des violences sexuelles, ils ne reçoivent pas d’éducation de leurs parents, ils sont tentés par les drogues, ils deviennent des délinquants très tôt, sans oublier des mauvais comportements qu’un enfant peut initier à cause de l’ emprisonnement.

A lire : Burundi-Transport: “Nous ne voulons ni moto, ni vélo, ni bajaj dans cette zone.”

Pour éviter ses conséquences, le gouvernement du Burundi a initié trois centres de rééducation (deux pour les garçons et une pour les filles) dans les provinces de Rumonge, Ruyigi( pour les garçons) et Ngozi ( pour les filles) pour héberger les enfants en conflit avec la loi afin de les protéger contre toute sorte de violence. 

Quel est le rôle des centres de rééducation?

Le rôle des centres de rééducation est de corriger les erreurs, de garder l’espace d’être aimé, parce que dans ces centres, les enfants ont une communication avec leurs parents avec un traitement spécial que toute enfant du pays a besoin d’avoir. 

Dans ces centres de rééducation, le ministère de la justice remplace les parents. C’est un centre où ces enfants ont la chance d’apprendre différents métiers professionnels comme la menuiserie, la couture et autres. Mais aussi, il faut savoir que des cours de civisme sont dispensés à ces enfants pour leur inculquer le patriotisme.

Qu’est ce qui manque pour libérer ces enfants?

David Ninganza interpelle les partenaires de l’État (UNICEF, FNADEB ) de rendre visite aux enfants en conflit avec la loi dans les prisons afin de plaider auprès du ministère de la justice pour que ces mineurs puissent bénéficier de leurs droits.

La SOJPAE se pose la question de ce qui manque pour que ces enfants soient accompagnés vers les centres de rééducation au lieu d’être incarcérés dans les prisons. 

Est-ce que ce sont les véhicules qui s’occupent de déplacements qui manquent? Les agents du ministère de la justice via la direction générale des affaires pénitentiaires? Des places pour les centres de rééducation? Des frais de mission des magistrats pour que ces enfants puissent être réinsérés dans les centres de rééducation? s’interroge M. David.

A lire aussi : Droits de l’homme : où en est le Burundi?

Blandon Uwamahoro

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