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Bénin : l’offensive bio pour renforcer la résilience écologique

le compostage et la fabrication de pesticides biologiques à l’aide des plantes naturelles

Désormais le compostage et la fabrication de pesticides biologiques à l’aide des plantes naturelles intéressent plus d’un. La population riveraine au Bénin change de cap et tourne le dos aux engrais et pesticides chimiques. La protection de l’environnement en général est celle des mangroves en particulier sous-tend cette intervention. Cette initiative appuyée par le projet d’investissements de résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest, est financé par la Banque Mondiale et le Fonds pour l’Environnement Mondial.

En effet, ce projet développe diverses mesures de lutte contre l’érosion côtière afin de renforcer la résilience des communautés dans les régions côtières de l’Afrique de l’Ouest. Il est donc partagé entre six pays (Bénin, Côte d’Ivoire, Mauritanie, São Tomé-et-Principe, Sénégal et Togo).

Pour bénéficier de cet accompagnement, premièrement les maraîchers se constituent en coopérative. Mais, ces coopératives ne produisent que des fruits et légumes bios, respectant les ressources à préserver. Ensuite, les membres de ces coopératives reçoivent des formations quant aux dangers des pesticides et des engrais chimiques pour l’environnement et la santé. En outre, ces derniers apprennent de nouvelles techniques de fabrication d’engrais biologiques pour entretenir leurs champs. En fin, En plus de la formation, les maraîchers sont accompagnés sur le terrain par un technicien spécialiste de la production végétale.

« Pour conserver la biodiversité et les mangroves, nous avons choisi les pratiques écologiques, comme le compostage et la fabrication de pesticides biologiques par des plantes disponibles dans leur environnement », explique Roméo Affouncho, agronome chargé du suivi de la production dans le cadre du financement du projet de la coopérative Gbèdjromédé.

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« Nous assurons un suivi rapproché de leurs activités comme celles de l’ensemble des bénéficiaires du projet. Nous essayons de corriger certains problèmes et les aidons à développer les bons réflexes ».Ajoute Jeanne Adanbiokou Akakpo, coordinatrice générale adjointe et chargée du suivi-évaluation de l’unité intégrée de gestion des projets.

L’écosystème protégé, conditions socioéconomiques améliorées

En moyenne, chaque producteur gagne au minimum 200 000 francs CFA par saison, après soustraction des dépenses liées à la production. Avant l’accompagnement du projet, les maraîchers ne produisaient que de la tomate, dont la saison ne dure que trois mois par an. Aujourd’hui, grâce à WACA-ResIP, leur production est diversifiée : pastèques, concombres, haricots verts, choux sont autant de sources de revenus. Cette production végétale a généré des emplois directs et indirects, permanents ou saisonniers, pour les habitants de la région.

En plus des transporteurs, vendeuses et techniciens qui apportent leur appui aux maraîchers, les fournisseurs d’intrants servant à produire l’engrais biologique bénéficient aussi des retombées du projet. Déjà au Bénin, 32 coopératives composées de 495 bénéficiaires directs dont 371 femmes ont été financées à hauteur de 268 millions de francs CFA depuis 2019.
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Par Salvator Niyonizigiye

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