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Beyrouth : compassion et soutien de la communauté libanaise d’Afrique

Aussi soudaine que l’explosion elle-même, une véritable chaine de solidarité et de compassion s’est créée en Afrique en soutien au peuple libanais.

Présente en Afrique depuis plusieurs générations, la communauté libanaise est fortement représentée dans plusieurs pays.

Si on lui prête l’étiquette d’évoluer exclusivement dans le domaine des affaires et du commerce, elle est aussi présente dans plusieurs autres secteurs d’activité.

Elle s’est aussi fortement brassée notamment grâce à plusieurs unions et des naissances avec des enfants et petits-enfants à l’amour partagé entre leur pays de naissance et celui de leurs pères.

Alors lorsque survient le drame Beyrouth, c’est un élan de solidarité et compassion qui se créé autour de la communauté libanaise africaine.

En Côte d’Ivoire où vivent quelques 80 000 Libanais, le docteur Abbas Zein a vécu avec une grande tristesse les évènements survenus dans le port de la capitale libanaise.

Présent à Abidjan depuis plus de 40 ans, le médecin et homme de culture qualifie cette explosion de tragédie. « C’est un Hiroshima dans un petit pays qui en plus aujourd’hui fait l’objet de tellement de pression entre la crise sanitaire (coronavirus), la crise économique et la crise politique. Puis arrive ce drame : c’est vraiment apocalyptique ».

Un élan de solidarité s’est créé au sein de la communauté libanaise de Côte d’Ivoire confirme Docteur Abbas Zein ; les uns appelant les autres pour avoir des nouvelles d’un parent, ami ou proche au pays.

Mais ce mouvement spontané de compassion ne s’est pas seulement manifesté au sein de la communauté libanaise elle-même.

De nombreux appels et messages de soutien et de solidarité sont également venus d’ivoiriens qui pour certains sont des amis de longue date, des parents en raison du brassage ou des collègues.

Abdel Kalek, Libanais né en Côte d’Ivoire et de la troisième génération, dit apprécier cette solidarité qui s’est manifestée et se manifeste encore envers les Libanais.

« Les images du drame étaient terrifiantes et cette explosion a choqué le monde. Nous avons reçus de nombreux appels et messages de soutien de la part de nos frères ivoiriens ».

Bien entendu dans un contexte encore confus où l’urgence est à la prise en charge des blessés et à la mobilisation pour sauver le plus de personne, les familles libanaises vivant en Côte d’Ivoire continuent d’être en contact permanant avec leurs proches au Liban.

C’est également la même attitude pour la communauté libanaise du Sénégal forte de quelques 30 000 membres.

Haïdar El Ali est sans doute l’un des visages les plus connus de cette communauté et de son excellent brassage au Sénégal.

Né à Louga, il a été ancien ministre de l’environnement et est l’actuel directeur de l’Agence nationale de la reforestation et de la grande muraille verte.

Sa voix lourde à l’évocation du drame de Beyrouth rappelle à quel point ce drame arrive à un moment assez difficile à supporter pour le pays.

« C’est vraiment triste quand on sait que le pays traverse déjà une crise sanitaire avec le coronavirus et que des familles sont en situation assez difficile avec la chute de la livre libanaise ».

Des problèmes qui se superposent pour le Liban selon Haïdar El Ali et qui s’aggravent avec cette explosion « dont on ne connait l’origine ».

Mais le Liban n’est pas seul, se console l’homme connu pour son ambitieux projet de reboisement de la mangrove sur le littoral du Sénégal avec 150 millions de plans.

« Des personnes appellent pour manifester leur solidarité et pour essayer d’aider car on a toujours un parent, un ami ou une attache [au pays] et on s’organise donc pour aider nos frères et sœurs restés là-bas ».

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