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Guinée : « l’impunité » sur le massacre de 2009

La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a dénoncé « l’impunité » dont bénéficie les responsables présumés du massacre commis le 28 septembre 2009 à Conakry, la capitale guinéenne.

Selon elle, il est fort probable que des crimes contre l’humanité aient été commis, ce jour-là, par les forces de sécurité lors du meurtre ou de la disparition de plus de 150 sympathisants de l’opposition.

Plus d’une centaine de femmes ont été victimes de violences sexuelles, y compris de mutilations.

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Selon Michelle Bachelet, il existe des preuves fiables de la responsabilité pénale de certaines personnes. Elle déplore qu’aucune personne n’ait été traduite en justice.

« La paix et la réconciliation durables ne seront pas atteintes tant que justice et responsabilité ne seront pas maintenues », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Elle a appelé samedi les autorités guinéennes à « accélérer » l’organisation du procès des auteurs du massacre des opposants.

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Image caption Les personnes tuées le 28 septembre 2009 protestaient contre la candidature à l’élection présidentielle du soldat Moussa Dadis Camara, président par intérim de la Guinée.

« L’impunité règne depuis trop longtemps en Guinée et empêche les cicatrices des victimes de guérir », a déclaré Michelle Bachelet.

Elle a demandé aux autorités guinéennes de poursuivre les responsables du massacre.

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Le 28 septembre 2009, les forces de défense et de sécurité et des militaires avaient battu, poignardé et tué par balles des opposants au régime militaire.

Ces derniers s’étaient réunis dans le plus grand stade de Conakry pour réclamer que le président autoproclamé depuis décembre 2008, Moussa Dadis Camara, ne se présente pas à l’élection présidentielle.

L’instruction sur le massacre est clôturée depuis fin 2017, mais la date du procès n’a toujours pas été fixée.

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Image caption Arrestation d’un manifestant devant le stade du 28-Septembre de Conakry.

Une commission d’enquête internationale nommée par l’ONU a établi en décembre 2009 que l’attaque « a fait au moins 156 morts et disparus ».

Au moins 109 filles et femmes ont été victimes de violences sexuelles et des cadavres ont été enterrés dans des fosses communes, ajoute Michelle Bachelet, citant cette commission d’enquête.

Les enquêteurs ont demandé aux autorités guinéennes, il y a près de 10 ans, de poursuivre les responsables et d’indemniser les victimes.

Mais « peu de progrès tangibles ont été enregistrés jusqu’à présent », a déploré Michelle Bachelet.

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Vendredi, la veille des 10 ans du massacre, le Premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory Fofana, a affirmé vouloir « rassurer les victimes de la détermination du gouvernement à œuvrer pour la manifestation de la vérité ».

« Tous les présumés auteurs desdites exactions (…) devront répondre de leurs actes devant la justice de notre pays », a-t-il assuré sur la télévision publique guinéenne.

Le procès se tiendra dans l’enceinte de la cour d’appel de Conakry, a ajouté M. Fofana.

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