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Nour, non-voyant et athlète: « Je ne vois pas mais je fais de la gymnastique de haut niveau »

« Je ne vois pas mais je fais de la gymnastique de haut niveau »

En Tunisie, c’est seulement depuis quelques jours que les personnes à mobilité réduite peuvent obtenir un permis de conduire.

Le quotidien dans le pays demeure néanmoins difficile pour les handicapés et notamment les non voyants.

Nous avons rencontré l’un d’eux, il souhaite briser les préjugés et devenir champion de gymnastique.

Du gainage, des tractions sur barre fixe et surtout beaucoup de transpiration.

Dans cette salle de sport de la banlieue sud de Tunis, Nour, 23 ans est une véritable star.

Le jeune homme est un sportif infatigable, spécialisé en gymnastique, il cumule acrobaties et équilibre sous le regard des autres athlètes.

Copyright de l’image Sihem Hassaini

Image caption Nour, athlète tunisien non-voyant,

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Sauf que Nour est non-voyant, ces gestes il les a répété des centaines de fois jusqu’à la perfection.

« J’ai une maladie génétique des yeux et j’ai besoin d’une canne pour marcher. Je ne vois pas mais je fais de la gymnastique de haut niveau, c’est mon corps qui me guide pour ne pas tomber. Bien sûr c’est difficile d’être aveugle, on ne sait pas ce qu’il se passe autour de nous. Mais quand je m’entraine j’oublie tout », explique-t-il.

En Tunisie, on estime à +200 000, les personnes porteuses d’un handicap selon l’Institut national des statistiques.

11% d’entre elles seraient aveugles ou mal voyantes suite à une malformation congénitale ou à un diabète non soigné.

Les difficultés sont nombreuses : mauvaises infrastructures, obstacles sur les trottoirs et surtout les préjugés de la population, pour certaines personnes, le handicap est perçu comme une malédiction divine.

C’est à cause des moqueries que Latifa, la maman de Nour a tout fait pour intégrer son fils dans le sport.

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Aujourd’hui elle se dit très fière.

« C’est une maladie de naissance, c’était très dur, quand il était petit il ne sortait jamais, les autres enfants étaient méchants avec lui. Et puis un jour je l’ai inscrit à des cours de karaté et tout à changé. Il sautait tout le temps dans la maison, des saltos, des roues », témoigne-t-elle.

En Tunisie, 40% des personnes handicapées sont au chômage alors qu’elles sont en âge de travailler.

Selon l’association Jamaity, pour l’accessibilité aux personnes handicapées, les personnes à mobilité réduite sont encore trop marginalisées depuis 2011, malgré des avancées dans leur protection.

Copyright de l’image Sihem Hassaini

Image caption Dans cette salle de sport de la banlieue sud de Tunis, Nour, 23 ans est une véritable star.

« Avant 2011, en Tunisie il n’était pas question pour les handicapés de réclamer leurs droits ou pour les organisations de personnes handicapées de travailler sur la défense de leurs droits ».

« Aujourd’hui les personnes handicapées sont en mesure de se défendre, beaucoup de personnes se sont regroupées dans des organisations, des associations, nous avons également élaboré une recherche qui porte sur la protection sociale qui est une thématique très importante pour les personnes handicapées », indique-t-il.

Au niveau des communes, les initiatives sont prises pour aider les handicapés.

C’est le cas de la ville de Borj Cedria à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Tunis, Ibtissem Laabidi, membre du conseil municipal, essaie d’améliorer les infrastructures au niveau des trains et des passages piétons.

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« C’est une réalité que la société œuvre, le transport en Tunisie manque de moyens, le service reste en deçà des espérances des usagers ».

« C’est pour cette raison qu’on essaie de communiquer avec les associations, de résoudre les problèmes surtout des personnes handicapées », déclare-t-il.

Et en attendant, les familles des personnes handicapées s’organisent…

En Septembre, Nour va intégrer une équipe sportive pour aveugles en France.

Il espère ainsi montrer qu’il est possible de réussir malgré son handicap et les préjugés.

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« J’ai envie de réussir dans le sport et prouver qu’on peut tout faire même avec un handicap. Je suis fier de mon parcours, je me suis beaucoup entrainé et ma vie a changé grâce au sport », dit-il.

Depuis la révolution de 2011, le handisport tunisien s’est taillé une réputation internationale.

En février dernier, la sélection nationale a gagné pas moins de 23 médailles aux jeux paralympiques.

Un rêve qu’aimerait lui aussi toucher Nour et récolter ainsi le fruit de ses années d’efforts.

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