Le lieutenant Malick Jatta, interrogé par la Commission vérité, réconciliation et réparations de la Gambie (TRRC), a mis en cause l’ancien chef de l’Etat gambien vivant aujourd’hui en exil.
« Nous avons ouvert le feu, moi, Alieu Jen et Sana Manjang », a-t-il avoué lors de sa comparution devant la TRRC, créée en 2018.
Selon l’Agence France-Presse (AFP), Malick Jatta a dit aux enquêteurs que son commandant lui avait ensuite remis une enveloppe contenant de l’argent libellé en dollars américains.
De l’argent qui lui a été remis en « signe d’appréciation du grand homme », une référence à Yahya Jammeh, alors président de la Gambie.
Deyda Hydara dirigeait le quotidien privé gambien « The Point » et était correspondant de l’AFP. Il a été abattu en décembre 2004 à Banjul, capitale de la Gambie.
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Pap Babucarr Saine, rédacteur en chef de « The Point », a déclaré à la Commission vérité, réconciliation et réparations que son collègue a été tué à cause de ses articles sur la corruption dans le pays, au cours de la présidence de Yahya Jammeh.
Ce dernier a déclaré à la télévision publique gambienne, pendant qu’il était encore au pouvoir, que le gouvernement n’avait « aucun intérêt » dans le meurtre de Deyda Hydara.
De nombreuses révélations ont été faites sur des assassinats, devant les enquêteurs de la CRRT, qui a été créée pour faire la lumière sur « la nature, les causes et l’ampleur des violations des droits de l’homme commises entre juillet 1994 et janvier 2017 ».
La Gambie a été dirigée durant toute cette période par Yahya Jammeh, qui vit en exil en Guinée-Equatoriale depuis 2017.