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En Mauritanie, des meetings nocturnes pour les candidats

Des envoyés spéciaux de BBC Afrique en Mauritanie, Suy Kahofi (texte) et Alassane Dia (photo et vidéo)

Des femmes prennent part à un meeting, en Mauritanie. Copyright de l’image BBC/Alassane Dia
Image caption Les femmes prennent part activement à la campagne présidentielle.

La campagne pour la présidentielle du 22 juin se poursuit en Mauritanie. Et si la canicule de la journée est un frein pour les meetings et autres rassemblements, les partis politiques attendent la fraîcheur de la nuit pour aller à la conquête de l’électorat.

L’ambiance de la campagne présidentielle en Mauritanie est très différente de celle de nombreux pays africains ; au silence de la journée succède des nuits très agitées.

Les cortèges commencent à sillonner la ville à partir de 22 heures à coups de klaxon et de musique assourdissante.

C’est sous de grandes tentes caractéristiques de la culture mauritanienne que les militants se retrouvent pour écouter les leaders politiques.

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Image caption Une affiche de campagne du candidat Sidi Mohamed Ould Boubacar

Les vidéos de campagne des candidats passent en boucle, et les membres des différents staffs multiplient les discours et éloges des leaders pour attirer plus de monde.

A ce jeu de mobilisation, c’est le candidat du parti au pouvoir qui inonde la ville avec une imposante logistique et des points d’animation à quasiment chaque rond-point.

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L’opposition, avec des moyens plus modestes, préfère jouer la carte de la proximité pour véhiculer son message : un appel au changement.

Chômage, esclavage, violation des droits de l’homme, pauvreté, etc. Autant de sujets au cœur du discours des opposants.

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Image caption Une affiche du candidat Mohamed Ould Maouloud

Dans les états-majors de l’opposition, on promet une nouvelle ère et une rupture avec le pouvoir des militaires.

« Nous sommes fatigués des militaires. Leur place est dans les casernes et non en politique. Quinze ans de pouvoir ou plus, c’est trop, d’autant plus que rien n’a changé avec Aziz (Mohamed Ould Abdel Aziz, le président sortant). Nous souffrons et nous sommes exclus », s’indigne Samba Toudi Mejine, un négro-mauritanien qui a choisi le camp de l’opposant Sidi Mohamed Oul Boubacar.

L’Union pour la République et son candidat, le général Mohamed Ghazouani, sont accusés par l’opposition de vouloir perpétuer le règne des militaires s’ils sont élus.

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Image caption De nombreux meetings se tiennent sous la tente.

« Si les Mauritaniens ne veulent plus des militaires, ils auront l’opportunité de tourner la page ce 22 juin. Et nous sommes prêts à respecter le verdict des urnes », assure Messaoud Jallil, un partisan du général Ghazouani.

Le parti au pouvoir préfère miser sur l’unité nationale, le développement économique, la sécurité et la construction d’une Mauritanie plus prospère, avec le concours de sa diaspora.

Six prétendants pour un fauteuil

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Image caption Une affiche de l’un des candidats

Après avoir sillonné l’intérieur du pays, les candidats sont de retour à Nouakchott, la capitale, où ils vont tenir leurs derniers meetings, dans les prochaines 48 heures.

Six candidats sont en lice pour succéder au président sortant qui, après son second mandat, ne se présente pas, conformément à la Constitution mauritanienne.

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L’ambiance des meetings nocturnes en Mauritanie

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« En Afrique, quand un chef d’État sortant ne modifie pas la Constitution pour obtenir un troisième mandat, on estime que c’est une avancée démocratique », explique Diallo Seydou, enseignent à l’IUT de Villetaneuse/Paris 13.

« Cette décision du président sortant de ne pas se présenter jette les bases d’une compétition politique assez ouverte. Le dauphin du président Aziz, le général Ghazouani, donné favori par ses partisans, a en face de lui une opposition très organisée, qui représente des Mauritaniens qui veulent le changement », analyse-t-il.

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Image caption Des femmes, des affiches de leur candidat en main

Pour Diallo Seydou, rien n’est joué d’avance, car le candidat du parti au pouvoir fait face à des hommes qui ont une expérience du terrain politique.

Il s’agit entre autres de l’opposant et militant anti-esclavagiste Biram Dah Ould Abeid, arrivé deuxième lors de l’élection présidentielle de 2014 avec 9 % des voix, de Sidi Mohamed, l’ancien chef de gouvernement de la transition de 2005 à 2007, soutenu par le parti islamiste Tewassoul, et du candidat de gauche Mohamed Ould Maouloud, à la tête de la coalition UFP-RFD.

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A ces trois candidats s’ajoutent le journaliste Baba Hamidou Kane et l’expert financier Mohamed Lemine El-Mourteji, qui est peu visible lors de la campagne.

Les six candidats devront convaincre les quelque 1 500 000 électeurs dans les 15 régions de la Mauritanie, mais aussi les Mauritaniens vivant à l’étranger.

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