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Boko Haram : le Nigeria observe une journée nationale de deuil

Bintu Bitrus, la mère de Godiya, une des écolières chibok disparues, pleure en levant les mains avec d'autres parents pour prier pour la libération de leurs filles. Copyright de l’image Getty Images
Image caption Bintu Bitrus pleure l’enlèvement de sa fille, Godiya, enlevées en même temps que près de 300 autres écolières à Chibok, en avril 2014.

Depuis le 26 juillet 2009, date du lancement de l’insurrection de Boko Haram dans le pays, le Nigeria souffre des modes opératoires du groupe armé fondé en 2002 à Maiduguri, la capitale de l’État de Borno, par le prédicateur Mohamed Yusuf.

Pendant près d’une décennie, par une lutte armée fondée sur des tactiques de guérilla, des attentats-suicides, des massacres et des prises d’otages, le groupe djihadiste a fait plusieurs milliers de victimes au Nigeria.

Il a poussé des milliers de personnes à quitter leur lieu de résidence pour se réfugier ailleurs au Nigeria ou dans les pays voisins.

L’insurrection lancée en 2009 à Bauchi, Kano, Borno et Yobe, les quatre États du nord du Nigeria, marquait le début d’une guerre sanglante entre les combattants de Boko Haram et les forces de défense et de sécurité.

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Image caption Le marché d’Amarwa (État de Borno) a été mis à feu par Boko Haram en septembre 2018.

La colère de Boko Haram

A la suite de l’échec de l’insurrection armée de 2009, qui s’est soldée par la mort de Mohamed Yusuf, leur leader, et de plus de 700 morts dans leurs rangs, de nombreux combattants de Boko Haram sont allés se réfugier au Tchad et au Niger.

De l’attaque contre des chrétiens à Jos, dans l’État du Plateau, en décembre 2010, en passant par l’avènement des kamikazes en avril, puis en août 2011 – une explosion contre la représentation des Nations unies à Abuja, faisant 18 morts -, jusqu’à l’enlèvement, le 14 avril 2014, de 276 lycéennes de Chibok, dans l’État de Borno, Boko Haram a longtemps semé la terreur.

Pour rendre hommage à toutes les victimes de l’organisation islamiste, plusieurs Nigérians issus de différentes organisations de la société civile et de défense des droits de l’homme se sont rassemblés mardi à Abuja.

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Image caption Le président Muhammadu Buhari et le chef d’état-major de l’armée nigériane, Tukur Yusuf Buratai, en 2018.

Ce qu’on reproche au gouvernement

La Journée nationale de deuil est un moment pour les Nigérians d’avoir une pensée pour toutes les personnes assassinées au Nigeria par Boko Haram.

Les populations reprochent au gouvernement de ne pas avoir réussi à protéger la vie des citoyens, dont des dizaines sont tués quotidiennement par des djihadistes ou enlevés par des bandits.

Même si le gouvernement du Nigeria soutient avoir circonscrit les activités de Boko Haram à la région du lac Tchad, la recrudescence des enlèvements, du banditisme et de l’insurrection dans le nord-est du pays constitue toujours une menace sécuritaire.

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Image caption Une campagne internationale a été lancée en 2014 pour le retour des filles enlevées à Chibok.

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Hormis le Nigeria, Boko Haram est actif dans les pays du lac Tchad, au Niger (sud-est), au Tchad (ouest) et au Cameroun (nord).

Le Nigeria, avec une population de plus de 200 millions d’habitants (2,6 % de la population mondiale totale), selon les estimations des Nations unies, est le septième pays le plus peuplé de la planète, sur une superficie de 910 770 km2.

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