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En Ethiopie, l’ancien directeur d’une prison arrêté pour torture

Des activistes éthiopiens à l'étranger ont toujours dénoncé les conditions inhumaines de détention à Ogaden. Copyright de l’image Getty Images
Image caption Des activistes éthiopiens à l’étranger ont toujours dénoncé les conditions inhumaines de détention à Ogaden.

Hassan Ismail Ibrahim, plus connu sous le nom de Hassan Dhere, l’ancien chef pénitencier est accusé d’avoir ordonné de manière régulière des tortures inhumaines sur de nombreux prisonniers.

Il a a été arrêté en Somalie, dans une ville où il se cachait.

Hassan Dhere a été le directeur de la prison d’Ogaden située au cœur de la ville orientale de Jijiga, l’un des centres de détention les plus célèbres d’Ethiopie.

L’établissement a abrité des milliers de prisonniers torturés et humiliés tous les jours, pendant toute la durée de leur détention.

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De nombreux pensionnaires de la prison d’Ogaden avaient été accusés d’être liés au groupe séparatiste du Front de libération nationale de l’Ogaden qui a signé un accord de paix avec le gouvernement en octobre dernier, après la nomination d’Abiy Ahmed au poste de Premier ministre.

Dans des témoignages recueillis par Human Rights Watch, des anciens détenus ont déclaré avoir vu des personnes mourir dans leur cellule après avoir été torturées.

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Image caption Les journalistes suédois Martin Schibbye (à gauche) et Johan Persson ont passé 14 mois de prison en Ethiopie.

La prison a été fermée l’année dernière par les autorités qui avaient annoncé leur intention d’en faire un musée et promis de poursuivre tous ceux qui y avaient parrainé la torture.

Selon les anciens détenus, les abus et les tortures des prisonniers étaient constants dans ce centre détention.

Ogaden, haut lieu de tortures

Les prisonniers n’avaient pas accès à des soins médicaux adéquats, à leur famille, à des avocats ou même, parfois, à de la nourriture.

« Des fonctionnaires ont déshabillé et battu des prisonniers nus et les ont forcés à commettre des actes humiliants devant toute la population carcérale à titre de punition et pour semer la honte et la peur », rapporte HRW sur son site web.

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Image caption Vue aérienne de la célèbre prison d’Ogaden fermée en 2018 par les autorités éthiopiennes.

« La prison d’Ogaden est invivable. Du moment où vous y êtes entré jusqu’au moment où vous êtes relâché, vous ne pouvez pas savoir si vous êtes vivant ou mort. Vous êtes torturé et humilié jour et nuit, vous êtes affamé, et vous ne pouvez pas dormir parce qu’elle est surpeuplée », a témoigné Mohamed à Human Right Watch.

Cet homme, âgé de 42 ans, a passé cinq ans sans inculpation dans la prison Ogaden.

Les prisonniers interrogés par le HRW ont tous affirmé que le « but de la torture et de l’humiliation était de les contraindre à « avouer » leur appartenance au Front de libération nationale de l’Ogaden (ONLF), un groupe d’opposition interdit ».

Ils étaient frappés et harcelés par les « kabbas » (les chefs de prison), la nuit, pendant les interrogatoires.

« Le rapport, basé sur près de 100 entretiens, dont 70 anciens prisonniers de la prison d’Ogaden, documente les tortures et autres abus graves, y compris le viol, la détention arbitraire à long terme et les horribles conditions de détention à la prison d’Ogaden, dans l’État régional somalien (région Somali), entre 2011 et début 2018 », rapporte le HRW.

Parmi les personnes interrogées, explique l’organisation, figuraient également des représentants du gouvernement et des membres des forces de sécurité de la région Somali.

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