« Atlantique », le premier long métrage de Mati Diop, est le seul film venu d’un pays africain à être sélectionné pour la compétition officielle du Festival de Cannes, dans le sud-est de la France.
Ce film est une fable à la fois politique et onirique sur le sort des migrants et la jeunesse dakaroise.
Mati Diop, 36 ans, a grandi en France. Elle est la nièce du réalisateur sénégalais Djibril Diop Mambéty, réalisateur du long métrage « Hyènes », le dernier film sénégalais à prendre part à la compétition officielle du Festival de Cannes en 1992.
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La réalisatrice est la fille du musicien sénégalais Wasis Diop. Elle s’est fait déjà remarquer en 2013, l’année de la sortie de son moyen métrage documentaire « Mille soleils ».
Dans « Atlantique », premier film sénégalais en compétition officielle à Cannes depuis 27 ans, l’ancienne étudiante en arts plastiques raconte la traversée en mer d’un jeune migrant depuis les côtes sénégalaises.
« J’ai passé du temps à Dakar à ce moment-là, et je me suis pris en pleine face les réalités complexes et sensibles du phénomène qu’on appelait à l’époque l’émigration clandestine », a-t-elle raconté à l’Agence France-Presse (AFP).
« Une fois ce film monté, terminé, j’ai senti que j’avais encore énormément de dimensions, de choses à explorer. (…) J’ai eu l’envie et l’idée de raconter la disparition d’une certaine jeunesse en mer de cette époque-là, à travers le point de vue d’une jeune fille », explique Mati Diop.
Elle raconte l’histoire d’une héroïne de la banlieue populaire de Dakar, amoureuse d’un ouvrier travaillant sur un chantier et sans salaire depuis des mois.
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Le jour l’ouvrier décide de quitter le pays par la mer pour chercher un avenir meilleur en Europe, la vie de la jeune fille bascule.
Plongée dans une attente angoissante, devant épouser un autre homme, elle se retrouve au bout de quelques jours au cœur de phénomènes étranges : un incendie a lieu pendant sa fête de mariage et des fièvres inexpliquées frappent les filles du quartier. Au moment où certains affirment avoir vu l’ouvrier dont il est amoureux.
« Atlantique » est « un film sur la hantise et l’envoûtement, sur l’idée que les fantômes prennent naissance en nous », souligne la réalisatrice.
Son film parle aussi de la jeunesse sénégalaise, qui s’était soulevée en 2011-2012 avec le mouvement « Y’en a marre », l’un des acteurs de l’alternance politique de la même année au Sénégal.