Les dirigeants de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC) a appelé ses partisans à démonter certains barrages routiers après la suspension des négociations par les militaires.
Pendant que le Conseil militaire et les dirigeants de l’alliance de l’opposition soudanaise tentaient de trouver un accord sur la composition d’un Conseil souverain chargé de diriger la transition, les manifestants avaient encore érigé des nouvelles barricades à Khartoum.
Cela ne convenait pas aux hauts gradés de l’armée.
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Selon les dirigeants de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), à la base des contestations dans le pays, les militaires ont suspendu dans la soirée les discussions sur la formation des institutions devant conduire le pays à un pouvoir civil, suite aux nouvelles manifestations qui ont eu lieu à Khartoum la capitale.
L’alliance de l’opposition soudanaise a donc appelé ses partisans à se retirer de certaines rues.
Les dirigeants de l’alliance ont publié une carte délimitant la zone, en vert, autour de l’état-major militaire où, selon eux, les barricades peuvent rester en place.
De nombreux barrages routiers ont été levés au-delà de cette zone, mais il en reste, selon Alastair Leithead de la BBC.
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Il nous a envoyé la photo d’une confrontation entre l’armée et les manifestants qui tiennent une barricade de briques et de grilles de métal.
Certains diplomates et responsables d’ONG déplorent cette situation.
La requête des militaires est une diversion, selon Hafiz Mohammed, directeur pour le Soudan de l’organisation de défense des droits humains Justice Africa.
« Je pense que le conseil militaire essaie simplement d’obtenir des excuses pour suspendre cet engagement ou pour s’en retirer parce qu’il a conclu une entente il y a 48 heures. Et cet accord aliène certains éléments du reste du régime et ils veulent l’empêcher de continuer. Je pense que c’est la raison », a-t-il estimé.
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Alors qu’ils voyaient venir un aboutissement de la crise, les manifestants ne cachent pas leur étonnement.
« Honnêtement, cette décision du Conseil militaire d’arrêter les négociations est un grand choc pour tous les citoyens du Soudan. Le Conseil militaire essaie de prendre le contrôle. C’est comme si le diable voulait prendre le paradis », commente Azhary Mohamed, un manifestant.
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