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Au Cameroun, des dizaines de combattants déposent les armes

Une photo montrant des combattants des "Reds Dragons", l'un des sept groupes armés des régions anglophones du Cameroun. Copyright de l’image RED DRAGONS
Image caption Une photo montrant des combattants des « Reds Dragons », l’un des sept groupes armés des régions anglophones du Cameroun.

Les régions anglophones du Cameroun, secouées par un conflit armé, comptent aujourd’hui sept milices armées ayant entre 2 000 et 4 000 combattants, selon une estimation de l’ONG International Crisis Group.

BBC Afrique a rencontré certains des ex-combattants sécessionnistes, qui vivent au centre DDR de Bamenda, la ville chef-lieu de la région du Nord-Ouest.

A ce jour, 35 ex-combattants, hommes et femmes, vivent dans le centre de désarmement, démobilisation et réinsertion de Bamenda. Ces jeunes, dont l’âge varie entre 14 et 25 ans, ont combattu dans les rangs des Ambas, le nom donné aux séparatistes armés anglophones.

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Outre la lutte pour la création d’un Etat indépendant, Nkeng Florence, une ex-combattante, mère de deux enfants, dit avoir pris les armes contre son pays, après l’incendie de sa boutique.

« Je combattais parce que l’armée a incendié ma boutique. J’avais un salon de coiffure et je vendais du prêt-à-porter. Jetais fâchée, et j’ai suivi mes amis en brousse », raconte Nkeng Florence.

Apres plus d’un an de combats aux côtés des séparatistes, Lukong Clinton, elle, explique pourquoi elle n’a plus envie de reprendre les armes.

Copyright de l’image AFP

Image caption Les combats ont causé des ravages dans les régions anglophones du Cameroun, de 2017 à maintenant.

« J’étais en brousse, à Kumbo, avec les combattants, pendant un an et demi. On croyait à notre lutte. Mais plus tard, j’ai constaté qu’on se battait pour autre chose. Les choses avaient changé, il y avait des meurtres, des incendies et des vols, ce qui n’était pas notre but », se souvient Lukong Clinton.

Créé en novembre 2018 par un décret présidentiel, le CNDDR a pour vocation d’accueillir et de désarmer les ex-combattants de Boko Haram et des groupes armés des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.

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Le centre est également chargé de « collecter » les armes des combattants démobilisés et de les aider à réintégrer la vie civile.

A ce jour, 166 combattants, dont 57 en zone anglophone, ont déposé les armes.

Copyright de l’image Getty Images

Image caption En visite à Bamenda, le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute, a assuré que l’Etat ne va pas faire arrêter les présumés sécessionnistes qui accepteront volontairement de se rendre.

Selon Dr Nick Ngwayang, fondateur du Mouvement paix dans les régions anglophones, peu de personnes déposent les armes à cause de la démarche du gouvernement.

« La meilleure façon de résoudre ce conflit, c’est d’utiliser le dialogue avant de demander que les armes soient déposées. Mais parce qu’on a commencé par demander le dépôt des armes, ça traîne de cette façon (…). L’essentiel pour nous est de faire ce qu’il y a à faire pour arriver à la paix », explique M. Ngwayang.

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Selon Fai Yengo Francis, le coordonnateur national du CNDDR, la sensibilisation va se poursuivre, afin d’emmener le plus grand nombre de combattants à déposer les armes.

En visite à Bamenda, la semaine dernière, le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute, a réitéré l’engagement du président Paul Biya à mettre fin à la crise anglophone.

L’Etat ne va pas faire arrêter les présumés sécessionnistes qui accepteront volontairement de se rendre, selon le chef du gouvernement.

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