Le niveau de vigilance en Tunisie est monté à la frontière avec la Libye en raison de la reprise des combats dans le pays.
A cette frontière, des hommes de nationalité européenne ont été interceptés avec des armes et des munitions.
Arrivés à bord de six véhicules diplomatiques, 13 français ont refusé de rendre leurs armes pour traverser le point de passage de Ras El Jdir.
Lors d’une brève conférence de presse mercredi, le ministre tunisien de la défense, Abdelkarim Zbidi, parle d’une situation désormais sous contrôle.
« L’instabilité en Libye pousse notre pays à la plus grande vigilance surtout sur le risque d’infiltration terroriste ».
« Ces hommes avaient des armes et des munitions cachées dans leurs véhicules, elles sont à présent en sécurité dans une caserne. Nous ferons tout pour protéger notre pays et venir en aide à notre voisin ».
Les autorités tunisiennes s’inquiètent du risque d’infiltration sur son territoire de combattants incontrôlés.
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L’Ambassade de France qui a réagi dans un communiqué, affirme que ces hommes effectuaient des déplacements de routine pour l’Ambassade de France en Libye, non sans évoquer les armes saisies par la Tunisie.
Les autorités tunisiennes n’ont pas donné plus d’informations sur un autre groupe de diplomatiques dont on ignore la nationalité, armés et arrêtés alors qu’ils tentaient d’entrer par voie maritime en Tunisie dans des zodiacs.
Depuis l’offensive du maréchal Haftar vers Tripoli, la Tunisie a monté son niveau de vigilance par crainte d’entrée de djihadistes sur son territoire.
Arrivée de déplacés
Des centaines de libyens ont déjà fui ces derniers jours. Sur leurs visages, c’est le désarroi et la fatigue à l’image de ces pères de familles qui ne cherchent qu’une chose : sécuriser et nourrir femme et enfants.
« Nous sommes traumatisés, nous n’avons pas dormi depuis des jours, ce conflit est épuisant, j’ai mal au cœur, cela nous a détruit moi et ma famille » indique le premier.
« L’insécurité sur place fait très peur, tout est fermé, il n’y a plus d’essence, plus de magasins, de boulangeries, plus d’argent » soutient le second.
Dans plusieurs villages tunisiens, des dons ont été récoltés et des familles accueillies. C’est une situation qui rappelle les débuts de la révolution libyenne en 2011.
Sauf que cette fois-ci, les déplacés libyens n’ont plus les moyens de s’installer dans des hôtels comme par le passé.
« J’ai ramené des aides au profit des libyens réfugiés en Tunisie, on le fait de façon bénévole, vu les relations de voisinage, de fraternité et d’humanité » souligne un tunisien qui a ouvert ses portes à une famille libyenne.
Au moins 174 personnes ont été tuées et 758 ont été blessés – majoritairement des civils – depuis le début de l’offensive le 4 avril du maréchal Haftar vers Tripoli.
La Tunisie a pour cela renforcé son personnel hospitalier aux frontières afin de prendre en charge les blessés libyens.