Vous n’arrivez plus du tout à suivre le dossier Brexit. Pas de panique, BBC Afrique vous explique tout.
L’accord sur le Brexit de Theresa May a subi, le mardi 12 mars, une cuisante défaite au parlement britannique.
Les députés britanniques ont rejeté le nouvel accord négocié avec l’Union Européenne, 391 voix contre 242.
Ce n’est pas une première, en janvier dernier déjà, l’accord initial avait connu le même sort à la Chambre des communes.
Si le vote du mardi s’était déroulé comme prévu, le Royaume-Uni aurait quitté l’UE le 29 mars mais cette date de sortie est toujours imminente.
Et la suite ?
La prochaine étape est… un autre vote, celui du mercredi 13 mars. Les députés devront approuver ou non la possibilité pour le Royaume-Uni de quitter l’UE le 29 mars sans un accord (un »no deal »).
Quitter l’UE avec un »no deal »- et donc sans la période de transition de 21 mois prévue par l’accord – comporte des risques importants pour l’économie, l’immigration, la santé, etc.
Si le Parlement rejette un Brexit sans accord, vous l’avez peut-être deviné : un autre vote aura lieu… le jeudi 14 novembre. Cette fois-ci sur un report ou non du Brexit après le 29 mars.
Mais l’Union Européenne devra donner son accord à l’unanimité si les députés votent en faveur d’un report du Brexit.
Mais qu’est-ce que le backstop irlandais ?
Le Backstop ou »filet de sécurité » qui pourrait transformer l’Irlande du Nord en »territoire douanier unique » est la pomme de discorde du dossier Brexit.
Les parlementaires britanniques se sont engagés à éviter le retour d’une frontière physique entre l’Irlande du Nord, province britannique, et la République d’Irlande.
Le Royaume-Uni et la République d’Irlande font tous deux partie du marché unique et de l’union douanière de l’UE, de sorte que les produits n’ont pas besoin d’être inspectés par les douanes.
Mais si le pays quitte l’Union européenne, tout risque de changer.
Le backstop, justement, est une sorte de filet de sécurité, qui pourrait s’appliquer à la frontière irlandaise après le Brexit si aucune solution n’est trouvée afin d’éviter le rétablissement d’une frontière physique.
Mais certains élus conservateurs craignent que ce filet de sécurité fasse de l’Irlande du Nord, un territoire au statut à part au Royaume-Uni, voire constitue une ingérence européenne dans les affaires britanniques.
Pourtant, le retour d’une frontière physique entre les deux Irlandes a de sérieuses chances d’affaiblir les accords de paix du Vendredi Saint datant de 1998, qui avait clôturé trente ans de conflits armés.
Theresa May en sérieuse difficulté
Son court mandat de première ministre a été marqué par les négociations sur le Brexit, qui lui ont valu deux lourdes défaites parlementaires.
Une autre défaite significative à la Chambre des communes risque d’affaiblir encore davantage Theresa May et d’amplifier les appels à sa démission.
Parmi les conséquences possibles, la première ministre pourrait être confrontée à des élections générales – la deuxième de son mandat.
S’exprimant à la Chambre des communes après le vote de mardi, le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a dit qu’il serait peut-être temps de… vous l’avez deviné : »d’un autre vote ».