Peter K+, l’artiste des clous ©DR
L’expression artistique peut être variée. Sous différentes formes, les artistes réussissent à exprimer leur vision du monde et transmettre des messages au public. S’il y en a qui ont choisi la peinture ou la sculpture, Peter K+ a choisi une forme d’art encore peu connu du public, les tableaux fait de clous et de fil. Il arrive, grâce à cela, à produire des œuvres originales qui ne passent pas inaperçu. Autodidacte dans les arts, ce jeune homme a une vision bien particulière de son art, au-delà des clous et du fil que nous voyons.
« J’ai grandi avec l’art »
L’histoire qui lie Peter Kamale, de son vrai nom et les arts plastiques commence très tôt dans sa jeunesse (un point commun à beaucoup d’artiste). Ce natif de Goma (en République Démocratique du Congo) A l’école ou à la maison, Peter a la manie de poser de poser des dessins sur toute sorte de support. « J’ai grandi avec l’art. C’est quelque chose que l’on m’interdisait de faire quand j’étais plus jeune. Je dessinais partout. Dans les cahiers, sur le mur, à l’école ou à la maison. C’est comme ça que j’ai développé mon style au fil des années », nous raconte-t-il. Sans doute le seul moyen pour lui de se développer puisqu’il n’avait pas la possibilité d’intégrer la prestigieuse académie des beaux-arts de Kinshasa.
Mais dessiner sur les murs et dans des cahiers ne suffisait pas pour ce jeune artiste en herbes. Soucieux de rendre les gens heureux par ses dessin, il commence à faire des portrais qu’il vend à ses amis. Il en fera également pour ses parents avec le souci de leur montrer son talent et l’objet de sa passion.
Dans les arts plastiques, Peter a touché à tout. Le but étant de toujours trouver le moyen de se surpasser. Et cela va marcher parce qu’en 2012 il gagne un concours interscolaire d’art avec un portrait de Laurent Désiré Kabila, ancien président de la RDC. Un portrait fait entièrement de plante. Aussi bon en portrait au crayon, en peinture ou en installation, Peter K+ a du talent à revendre. Porté par l’envie de toujours aller des limites, l’artiste a depuis quelques années porté son dévolu sur l’installation de clous sur toile. Un art qui à son sens permet de véritablement livré le fond de sa pensé.
Un des tableau de clou sur toile de Peter K+ ©DR
« Pour moi, les clous sont comme des personnes »
Son rapport aux clous et à la ficelle est particulier. Dépassant le statut d’outils de travail, les clous sont pour Peter des entités à part entière. Des êtres qui prennent vie avec l’œuvre et comme l’humain mourront avec elle. Une connexion au-delà du physique, qui lie l’artiste à son œuvre.
« Pour moi les clous sont comme des personnes, parce qu’en les mettant sur une toile, je vois toutes les formes de rang sociaux, tout type de communication. Et lorsque je les connecte avec des fils, c’est comme des gens qui sont en communication. Alors pour moi, les clous expriment mon entourage, mon univers. Je m’inspire beaucoup de tout ce que je vois chez mes amis, sur internet, dans les médias etc. Et donc en mettant les clous sur une toile, pour moi ce n’est pas une image que je donne mais des gens que je mets en communication. C’est peut-être difficile à comprendre mais à peu près ça. C’est l’expression de la solidarité, de la compréhension etc. C’est l’expression de tout ce qu’il peut avoir comme conflit », explique l’artiste.
Cette conception prend encore plus son sens pour Peter K+ même dans le processus de création de ses œuvres. « Lorsque je les réalise, je me cogne, je me casse les doigts, je me blesse etc. En mettant les fils certains clous sont solidement ancrés, d’autre non. Mes tableaux sont comme l’être humain, ils rouillent et meurs comme l’homme. C’est ainsi que je les vois », ajoute-t-il.
Peter K+ en action ©DR
« Je veux vraiment aider les plus jeunes »
A 24 ans, Peter K nourrit de grands rêves pour son avenir et pour l’avenir de l’art en générale. Membre du collectif 257arts qui réunit de nombreux artistes, Peter K+ entend bien progresser dans son art. Mais au-delà du progrès de sa carrière entant qu’artiste, son plus grand rêve est d’ouvrir les portes de l’art aux plus jeunes. « J’aimerai vraiment aider les jeunes. Ce que je n’ai pas eu quand j’étais plus jeune, c’était l’occasion d’apprendre de manière convenable. J’aimerai donc offrir cette occasion aux jeunes. Que ceux qui n’ont pas les moyens d’apprendre et/ou approfondir leur talent puisse avoir l’opportunité de le faire. C’est donc ça mon plus grand rêve, ouvrir une école d’art et encadrer les jeunes et les inspirer également », confie-t-il. Un grand qu’il compte bien réaliser.
Notons par ailleurs qu’en plus d’être plasticien, Peter K+ est également créateur de mode. Il a notamment exposé l’une de ses collections lors de la dernière édition de l’évènement de mode « The Um Fashion ». Un talent de plus à la grande panoplie de talent que ce jeune artiste, remplis d’ambition, compte dans son bagage. De quoi l’équipé pour le long voyage vers la réalisation de ses rêve
Moïse MAZYAMBO