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Mois de Ramadan : Immersion dans la peau d’une musulmane

L’islam ne se résume pas à porter un hijab, à dire « Assalamu alaykum» aux frères musulmans, à jeȗner lors du Ramadan ou à fêter l’Eid-el-Fitr. Difficile de voir de l’autre côté du hijab, de s’imaginer ce que l’autre ressent, de se mettre à sa place. Le temps d’une journée, j’ai fait immersion dans la peau d’une musulmane en plein mois de ramadan.

Catholique de naissance, je suis toujours partante pour une assiette de bon riz « waba islamu ». Des fois, le jour de l’Eid-El-Fitr, je m’habille telle une musulmane. Si je peux me présenter à leur table pour une soirée de bonne bouffe à volonté, je peux aussi cacher par un foulard mes cheveux comme la Vierge Marie, porter une longue robe à longues manches (ce n’est pas obligatoire mais si ça leur fait plaisir…bah pourquoi pas ?).

Cette année, je n’allais pas attendre la grande fête pour me métamorphoser. Je voulais au moins un jour faire immersion dans la vie d’une musulmane lambda de Bujumbura.  Il va sans dire que c’était risqué, effrayant un peu et très excitant en même temps. Après 3 tentatives en vain, cette fois-ci c’était la bonne.

Les coulisses

Après des mois de réflexions, je m’étais décidée de m’immiscer dans ce vaste monde qu’est l’Islam. Pendant un jour, j’allais porter un hijab, me réveiller à 5h du matin pour prier, jeȗner (et moi qui aime tant la brochette de bœuf accompagnée, surtout un vendredi), d’aller au travail en hijab et longue robe (tout l’opposé de ce que je fais habituellement) et d’aller à la mosquée.

Mercredi j’avais pris la décision d’aller jusqu’au bout, deux jours avant le grand jour. J’étais toute stressée. Et si on me foutait dehors ? (Qui, je ne sais pas ?) Et si je me trompais de geste ? Pire, et si je faisais le signe de croix juste en entrant dans la mosquée ou chantonnais Halleluyah? J’avais deux jours…rien que deux jours pour être prête. Cela impliquait de m’acheter une robe, regarder sur YouTube comment porter un hijab, apprendre par cœur les gestes, répondre « Wa alaykum assalam» avec un bel accent ou sans accent, ou tout simplement le prononcer correctement quitte à ne pas attirer l’attention.

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Je me mis alors à chercher ce qui est prohibé sous peur de me faire extraire en cas d’acte dit haraam (interdit) à la mosquée. Je découvris à ma surprise qu’on ne peut pas mettre pied à la mosquée les ongles vernis.  Adieu à ma belle pédicure et manucure que j’avais fait faire la veille. Les dreadlocks ne sont pas interdits tant qu’ils sont toujours propres, il n’y a aucun problème.

Pour ne pas embrouiller mon petit cerveau, je devais d’abord apprendre par cœur la prière du Dhuhr (prière de la mi-journée) qui correspond à quatre raka’at. Dis comme ça on dirait que c’est compliqué. Et c’est peu  de le dire.

Moi qui ai l’habitude d’être réveillée par Dieu (oui, il y en a au 21e siècle qui ...   

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