La région de l’Afrique de l’Ouest et centrale a enregistré relativement moins d’infections au Coronavirus que le reste du continent. Pourtant, les conséquences socio-économiques des mesures de confinement ont été sévères.
Ainsi, l’économie régionale se serait contractée de 1,1 % en 2020, entraînant la première récession depuis 25 ans. Par conséquemment, les prix alimentaires ont augmenté, les entreprises ont été contraintes de fermer leurs portes. Les transferts d’argent des migrants ont été perturbés. Les pauvres des zones rurales et urbaines ont été les plus durement touchés.
Les pays comme le Nigéria, jusqu’à 5 millions de personnes (2,5 % de la population) pourraient basculer dans l’extrême pauvreté. Dans la région du Sahel, 1,3 million d’individus (1,3 % de la population) pourraient souffrir de la situation. Dans toute l’Afrique subsaharienne, jusqu’à 40 millions d’habitants risquent de plonger dans l’extrême pauvreté.
Démarche à entreprendre
Face à la crise, la Banque a soutenu dès avril 2020 l’extension des filets de protection sociaux existants, en particulier dans les zones urbaines. Avant la pandémie, ces programmes apportaient une assistance financière et d’autres services aux plus pauvres. Grâce à leurs procédures bien établies, ils ont distribué à grande échelle des aides monétaires aux ménages touchés.
En Mauritanie et au Niger par les mesures de riposte ont été financées par l’IDA. Des ménages pauvres ont été identifiés. Il suffisait ensuite d’utiliser le système le paiement en place pour distribuer rapidement de l’argent.
En outre, les structures existantes offraient la possibilité de mettre en œuvre des solutions numériques de pointe.
Au Togo, les bénéficiaires ont été sélectionnés à l’aide de techniques d’apprentissage automatique, d’analyses de géolocalisation et de métadonnées recueillies via les téléphones portables une stratégie que le Nigéria est en train de reproduire.
D’autres mesures financées par l’IDA se sont attachées à aider les groupes vulnérables à trouver un emploi.
Les opérations de redressement post-COVID engagées dans un certain nombre de pays, notamment au Burkina Faso, au Ghana, au Libéria, au Niger, en République du Congo, au Sénégal et au Tchad, prévoient une formation technique et une formation aux compétences courantes pour les bénéficiaires.
Résultats
En Afrique de l’Ouest et centrale, environ 49,7 millions d’individus ont bénéficié directement des activités de la Banque mondiale en faveur de la protection sociale et de l’emploi organisées en riposte à la pandémie.
Au Niger, le dispositif national de filets sociaux WadataTalaka, conçu initialement pour 50 000 ménages pauvres en milieu rural et urbain, a été étendu à 400 000 ménages. Environ 2,8 millions de personnes ont bénéficié un transfert de 45 000 FCFA (82 dollars).C’était en avril 2020 et mars 2021. Dans une seconde phase, qui sera lancée en juillet 2021, 31 000 ménages urbains pourront solliciter une assistance monétaire sur 24 mois.
En Mauritanie, le gouvernement, l’Agence française de développement et la Banque mondiale ont cofinancé la seconde phase. Afin d’accompagner 210 000 ménages touchés par la pandémie dans tout le pays. Par ailleurs, la Banque mondiale soutient un programme de transfert monétaire sur quatre mois couvrant 36 000 ménages. Ce qui démarrera en juillet 2021 afin de lutter contre les effets cumulés de la pandémie et des chocs climatiques.
En République du Congo, le programme national de filets sociaux Lisungi a fourni une aide monétaire ponctuelle d’urgence. Une somme de 50 000 FCFA (91 dollars) à 230 000 ménages, a été attribuée aux victimes de la pandémie en juillet 2020 et juin 2021.
En Sierra Leone, l’IDA a soutenu le programme national de protection sociale. En apportant dès juillet 2020 une aide monétaire. 29 000 ménages urbains travaillant dans l’économie informelle en ont bénéficié dès la mi-2021. 36 000 ménages urbains supplémentaires devraient bénéficier d’une aide monétaire.
D’ici la fin de 2021, 71 000 ménages ruraux bénéficieront également de transferts. Une opération qui pourrait être menée rapidement grâce aux ressources d’urgence prévues au titre du projet de l’IDA. Un système de gestion de l’information permettant l’enregistrement des bénéficiaires et un décaissement quasi simultanés.
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Contribution du Groupe de la Banque mondiale
En mai 2021, la Banque mondiale a soutenu 29 interventions ont été faites Et cela en faveur de la protection sociale et de l’emploi face à la pandémie de COVID-19 dans toute l’Afrique de l’Ouest et centrale. Une enveloppe globale de 1,7 milliard de dollars donnée.
1,2 milliard de dollars pour des projets de l’IDA nouvellement approuvés ou le financement additionnel de projets existants. Sur ce total, 23,3 millions de dollars ont été alloués à travers deux fonds fiduciaires. Ce fonds multi donateurs pour le Programme d’intervention rapide dans le secteur social (RSR), est financé par l’Australie. la Fédération de Russie, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suède font partie pour 14,3 millions de dollars. Le Programme de protection sociale adaptative au Sahel, est financé par l’Allemagne, le Danemark et le Royaume-Uni, à la hauteur de 9 millions de dollars.
319 millions de dollars provenant de financements de l’IDA orientés pour gérer les conséquences de la pandémie.
Et 177 millions de dollars sont de nouveaux financements de l’IDA en faveur d’opérations à l’appui de politiques.
Quand en est-il pour d’autres partenaires ?
La collaboration avec des partenaires humanitaires et d’autres partenaires de développement est impliquée. Comme le Programme alimentaire mondial et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance. Les partenaires non gouvernementaux et du secteur privé ont partout joué un rôle crucial. Les bailleurs de fonds ont apporté leur soutien technique et financier. L’Allemagne, le Danemark et le Royaume-Uni ont ainsi engagé ensemble plus de 100 millions de dollars pour la riposte au choc de la COVID-19.
La réponse à la COVID a été d’autant plus efficace que les pays disposant de systèmes de protection sociale solides.
Isatu Kamara, une marchande de Freetown, en Sierra Leone, a fait partie des bénéficiaires. Cette mère de cinq enfants est l’unique pourvoyeuse aux besoins du ménage. À cause de la pandémie, son activité a ralenti et elle a dû consacrer pratiquement la totalité de son épargne. Notamment aux achats de nourriture et de médicaments et au transport.
Pendant la crise, une dépense médicale imprévue pour l’un de ses enfants a épuisé ce qui restait de ses économies. L’obligeant à dépendre de la générosité de ses amis.
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Erick-E Manirakiza