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Liberté économique : le Burundi marque un pas en avant

L’indice de liberté économique, édition 2021, vient d’être dévoilé. Alors qu’en février 2020, les acteurs burundais s’interrogeaient et œuvraient sur l’amélioration des indicateurs de la liberté économique au Burundi, que disent les chiffres une année après ?

Pour émettre sur les mêmes ondes, il faut savoir que la liberté économique est la liberté de produire, échanger et consommer n’importe quel bien acquis sans l’usage d’une contrainte d’aucune sorte. L’indice de liberté économique est donc un ensemble d’indicateurs économiques basés sur les statistiques de la Banque Mondiale et du FMI, permettant de mesurer la liberté économique des différents pays du monde via douze sous-indices dont la liberté d’entreprise, liberté des échanges, poids des taxes et impôts, dépense et taille du gouvernement, stabilité monétaire, liberté d’investissement, dérégulation financière, liberté des affaires, protection de la propriété privée, lutte contre la corruption et la libéralisation du travail.

Les chiffres qui ne mentent pas

A la lecture du dernier classement de 2021, force est de constater qu’il y a une petite avancée. Le Burundi vient d’être classé à la 161ème place avec 49,9%. Un gain de cinq places puisqu’en 2020, le pays de Mwezi était classé à la 166ème place avec 49,0 %. Qui plus est, cette avancée est observée sur deux années successives car le Burundi avait obtenu 48,9 % en 2019. Cette avancée fait du Burundi le seul pays de l’EAC qui a le mieux progressé. Par rapport à 2020, tous les autres pays de l’EAC ont chuté. L’Ouganda a chuté de 0,9 points, le Rwanda de 2,6 points, la RDC de 0,5 points, la Tanzanie de 0,4 points, le Kenya de 0,4 points et le Sud Soudan de 5,9 points.

Cela ne tombe pas du ciel

Ces chiffres ne sont pas sorciers. Selon un cadre de l’agence de Développement du Burundi, le rapport 2021 sur l’indice de la liberté économique reconnaît en quelque sorte les efforts fournis par les principaux acteurs du développement du Burundi dans ce domaine. Il cite la tenue d’un forum sur la liberté économique organisé en 2020, des tables rondes pour le suivi des recommandations, l’adoption des projets de loi sur le nouveau code des investissements et le nouveau code du travail, la réduction de la taille du gouvernement de 21 ministères à 15, avec un effet positif sur les dépenses gouvernementales, la diminution du temps et des frais pour l’ouverture d’une entreprise, la politique de lutte contre la corruption initiée par le ministre de l’intérieur, etc.

Des défis subsistent

Malgré ces améliorations, des défis subsistent. De un, le Burundi doit avoir une monnaie nationale stable. Selon l’économiste Martin Banyiyezako, lorsque l’inflation est non seulement forte mais aussi instable, il devient difficile pour les individus de planifier leur avenir et donc d’utiliser efficacement la liberté économique. De deux, selon Denis Nshimirimana de la Chambre Fédérale du Commerce et d’Industrie du Burundi, le nouveau code des investissements avec sa barre des 500 000 USD d’investissement (minimum pour bénéficier des avantages dudit code) a des conséquences sur les investissements. De trois, selon l’économiste Kelvin Ndihokubwayo, l’intervention étatique dans la réglementation du commerce devrait être réduite pour ne pas entraver la liberté économique des Burundais.

En définitive, que faut-il pour que la liberté économique favorise la productivité et la croissance économique ? Les Burundais doivent avoir plus de liberté pour entreprendre. Il nous faut aussi l’émergence des activités entrepreneuriales pour lutter contre le chômage et moins d’inflation législative qui implique moins d’insécurité juridique. Last but not the least, il faut plus des réformes qui contribuent à l’amélioration d’un environnement commercial efficace et transparent.

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