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Burundi : Covid-19, un an après…

Le 31 mars 2020, le Burundi déclarait ses deux premiers cas positifs au coronavirus. Au 31 mars 2021, avec un peu plus de 2700 cas détectés, de l’eau a coulé sous les ponts et l’évolution de la maladie au Burundi et sa gestion a été tout sauf une longue ligne droite. Récapitulatif.

Au soir de ce mardi 31 mars 2020, la peur est palpable à Bujumbura et dans tout le pays à l’annonce des deux premiers cas positifs. Il faut dire que la situation qui prévaut ailleurs dans le monde n’est pas de nature à rassurer. L’heure est à l’augmentation exponentielle de nouveaux cas, aux décès massifs ou encore aux mesures drastiques, y compris le confinement.

Et comme c’est une nouvelle maladie qui n’est pas très connue ni du public ni même par les experts de la santé, au Burundi, on assiste dès les premiers jours aux rumeurs et autres fausses informations que les médias tentent de juguler tant bien que mal. Face à une maladie qui n’a pas encore de traitement, tous les moyens sont bons pour se protéger. On remarque alors à une ruée vers des « remèdes de grand-mère » : feuilles d’eucalyptus, alcool frelaté, ail, citron, gingembre, etc. Cela alors que les autorités sanitaires conseillent de consulter les centres de soins. Le 13 avril 2020, le Burundi connait son premier décès dû au coronavirus. Actuellement, selon les chiffres officiels, la pandémie a déjà fait 6 morts. 

Sous la protection du Tout Puissant

Avec la Covid-19, il faut en principe éviter les grands rassemblements, les salutations avec la main ou autres embrassades. Mais au Burundi, jusqu’au mois de mai 2020, l’on semble être sur une autre lancée. Le pays se dirige vers des élections générales, les meetings avec des foules à perte de vue continuent comme si de rien n’était, sous les yeux consternés des observateurs.

Explications : « Dieu aime le Burundi plus que les autres pays. C’est inutile de se stresser. La maladie ne touchera pas le Burundi », répétaient alors les plus fervents des croyants. Avec tous les risques que comporte cet état de fait.

Bientôt, le nombre de cas positifs au coronavirus augmente. Ceux qui tentent de faire part du danger qu’encourt le pays ne sont pas vu d’un bon œil. Le représentant de l’OMS au Burundi est expulsé manu militari. Mais après les élections, la lutte contre la pandémie va prendre un autre cap.

Dépistage et masques

Juillet 2020, débute la campagne « Ndakira, Sinandura kandi Sinandukiza », avec comme objectif de dépister le maximum de gens durant les trois mois impartis à la campagne pour freiner la propagation du virus. Et à l’heure du bilan fin 2020, la situation s’est sensiblement améliorée.

Toutefois, après une légère accalmie, le nombre de cas reprend de plus belle et le ministère ayant la santé dans ses attributions relance la campagne de dépistage pour un mois. Par la suite, le dépistage va continuer de manière ponctuelle sur les différents centres aménagés à cet effet.

Malheureusement, certains centres de dépistage seront détruits par les intempéries qui se sont abattues dernièrement sur Bujumbura. Les dépistages vont donc se poursuivre dans divers centres de soins. 

L’autre mesure phare est l’instauration du port obligatoire de masques dans les transports en commun, dont le respect reste encore problématique, ainsi que la fermeture des boîtes de nuits et karaokés avec des conséquences énormes pour les artistes.

Pour ce qui est de la vaccination, alors que d’autres pays font la course aux vaccins, le Burundi s’en tient à une attitude attentiste, « 96% des malades de Covid-19 guérissant ». Il ne fait d’ailleurs pas partie du mécanisme COVAX ayant entre autres pour but de faciliter l’accès aux vaccins pour les pays à faibles revenus.

En fin de compte, un an après l’annonce des premiers cas de Covid-19 au Burundi, le danger est toujours réel. Faut-il encore rappeler que le respect des mesures-barrières et les autres moyens pouvant freiner la propagation du virus revêt un caractère important ?

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