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Tuberculose : le milieu universitaire n’est pas épargné

Le 24 mars de chaque année le monde célèbre la journée internationale de lutte contre la tuberculose. Au Burundi, la promiscuité dans les campus universitaires et la sous/mal nutrition des étudiants favorisent la prolifération de cette maladie. Une association estudiantine dénommée « AVLT » s’investit dans la lutte  contre cette maladie. Le point.  

La science est claire là-dessus, la tuberculose est avant tout une maladie de la promiscuité et de la précarité. Et les campus universitaires en sont une preuve, s’il en faut encore une, de ce qui vient d’être dit. Juste un petit tour dans les pavillons 14 et 15, pour s’en rendre compte.Une véritable favela. Même chose dans les homes universitaires avec le phénomène des maquisards. Cette promiscuité, les étudiants s’en accommodent. Et vu que le prêt-bourse n’est toujours pas au rendez-vous, la précarité est là, bien visible. 

Dans ces conditions,  s’il y en a un qui contracte la tuberculose, c’est tout le monde qui l’attrape. C’est cela qui a poussé certains jeunes universitaires burundais regroupés dans l’Association des Volontaires pour la Lutte contre la Tuberculose (AVLT) à prendre l’initiative pour protéger leur communauté. 

AVLT présente dans 40 campus universitaires et 52 écoles secondaires

Créée en 2010, l’AVLT est le fruit de la volonté des étudiants qui avaient été hospitalisés pour avoir attrapé Mycobacterium tuberculosis  (communément connu sous le nom de bacille de Koch), la bactérie responsable de la tuberculose. Ils voulaient prévenir la communauté estudiantine contre la dangerosité de cette maladie en leur apportant les connaissances requises. « Les étudiants n’avaient pas d’informations suffisantes sur la maladie. Il fallait agir », explique Hervé Nikuze, président de l’association. Aujourd’hui, AVLT est présente dans 40 campus universitaires burundais via les clubs « Stop-Tuberculose » et dans 52 écoles secondaires via les clubs « Jeunes Actifs Contre la Tuberculose ».

Quid des résultats ? 

Le succès est au rendez-vous. De 10 campus universitaires en 2017, ils sont passés à 30 en 2019 avant d’atteindre 40 campus en 2020. En moyenne, au moins 300 étudiants sont sensibilisés pour chaque université/campus. Depuis 2017, l’AVLT a lancé le dépistage précoce et actif dans les dix campus de la mairie de Bujumbura. Résultats : 18 étudiants ont été testés positifs en 2017. En 2018 ils ont été 31 contre 37 en 2019. En 2020, le dépistage a porté sur 30 campus et  ce sont 50 étudiants qui ont été testés positifs. Ils ont par la suite été assistés nutritionnellement par l’association. Des chiffres qui, malheureusement, en disent long sur les dégâts causés par cette maladie en milieu estudiantin.

Les défis ne manquent pas

Malgré ce bon début dans la lutte contre la tuberculose dans les campus universitaires tout n’est encore rose. Le manque de crachoirs et des frais de déplacement pour le transport des échantillons, la stigmatisation des étudiants malades, l’insuffisance de l’assistance nutritionnelle et psychologique, l’incapacité des étudiants de payer la consultation et la radiographie pulmonaire sont autant de défis qui minent les activités de l’AVLT. A cela s’ajoute l’inconscience des étudiants sur les dangers du tabac. 

Dans un pays où près de 8000 personnes attrapent la tuberculose chaque année, les étudiants doivent être mis dans des conditions qui ne les exposent pas à des maladies graves telle que la tuberculose. Puisse l’outil de diagnostic portable de la Burundaise Kamariza Mireille parvenir au pays de Mwezi Gisabo, pour aider les Burundais à traiter rapidement cette maladie et ainsi empêcher sa propagation en milieu estudiantin.

 

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