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Minerais : bonne gouvernance et transparence manquent à l’appel ?

Estimées à 2 % en 2021, elles seront de 10 % en 2023 pour passer à près de 9% en 2027 selon le Plan National décennal de Développement 2018-2027. Quid des recettes des années précédentes ? 

Le budget général de l’Etat des années 2017 à  2021 présente des recettes provenant de l’office burundais des mines et carrières inchangées de 7 557 560 000 fbu. Ceci suscite des interrogations : les productions sont-elles restées constantes sur ces cinq ans ?  Que dire des exportations ?  Des autorisations d’exploitation de différentes sortes de minerais ? Combien proviennent  des redevances administratives ? Que disent les conventions avec les grandes sociétés d’exploitation des minerais ? Très rares sont les documents accessibles au public. 

Difficile donc de connaitre ce que ces sociétés et coopératives ont produit, exporté et rapporté dans les caisses des communes ou du pays. En octobre 2018, le conseil national de sécurité a fermé le travail d’exploitation des minerais pour une période d’un mois suite à l’opacité dans les quantités de minerais produites. Puis des comptoirs ont fait objet de fermeture.  

Dans une réunion entre le ministre en charge des minerais, l’office burundais des mines et carrières (OBM) avec le personnel de cet office, le directeur général s’est réjoui de l’augmentation des exploitants, petits et grands. Des extracteurs de carrières sont passés de 29 à 124. Pour l’or, ils sont passés de 7 à 60 alors que les exploitants des minerais dits 3 T sont passés de 16 a 102. Début février 2021, le ministre en charge des minerais  annonce 247 dossiers  de demandes d’autorisation d’exploitation, 322 autorisations artisanales, 135 renouvellements pour exploitation, 345 autorisations de transport des carrières et 120 ordonnances d’autorisations. 

De son coté, le PND 2018-2027 parle de 24 autorisations d’exploitation des carrières, 41 comptoirs d’or et 61 comptoirs d’autres minerais. Quelles ont été les recettes provenant  de ces  autorisations ?

Un  secteur pourtant prometteur

Le PND 2018-2027 sera financé à 47% par des ressources provenant de l’extraction des minerais (terres rares, or, coltan, vanadium et d’autres minerais associés). Penons le cas des terres rares, extraits en commune Mutambu de la province Bujumbura, il est prévu 15 000 dollars chaque année pour cette commune et celle de Kabezi, communes touchées par les activités d’extraction de ces minerais recherchés avec une teneur de 51%. Quelles recettes depuis 2017 ? Silence -radio de la part de l’administration communale.

A mon avis, cette richesse nationale devrait être connue du public et apparaitre dans le budget général de l’Etat. Un guichet unique (OBR, OBM, BRB)  recommandé par le conseil des ministres depuis 2019 devrait voir le jour. De surcroit, une source à l’OBR affirme que cet office n’a point accès aux données des recettes minières sur un compte général du trésor public logé à la BRB. Cet office  gère le seul compte de transit. Cette source parle d’un compte désormais ouvert à la Bancobu en décembre 2020, un compte qui pourra faire ressortir toutes les recettes minières. 

Le suivi par l’Etat de la production  minière à partir de la zone d’exploitation, l’harmonisation des taxes sur les produits miniers au niveau des communes, la promotion de la bonne gouvernance et la transparence dans le secteur minier, la traçabilité  et certification des minerais sont autant de défis dans ce secteur tels que définis par la soixantaine d’experts du plan décennal 2018-2027.

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