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Cinq bons souvenirs que je garde de Pierre Nkurunziza

Alors qu’il y a des gens qui meurent et qui peuvent se faire oublier, Pierre Nkurunziza n’en fait pas partie. Qu’on l’aimait ou pas, il y a bien des choses pour se souvenir de celui qui a dirigé le Burundi pendant 15 ans. En voici les bons souvenirs que je garde de lui, en cette semaine de deuil national.

Un président populaire

Un président de la République, au Burundi, exerçant des travaux manuels, et sur un terrain de football, jamais une telle scène ne s’était produite au Burundi avant l’ère Nkurunziza. L’image de ce président qui délaissait les lieux traditionnels du pouvoir, pour se mêler au peuple dans une activité comme le football, le cyclisme ou les travaux communautaires, était une nouveauté appréciée par les Burundais. Après plusieurs décennies de pouvoir dans les mains d’élites urbaines, aristocratiques et distantes, le rapprochement du président Nkurunziza et de son peuple, spécialement dans les zones rurales du pays, humanisait le pouvoir, et suggérait une nouvelle modalité de gouvernance au Burundi. Une chose qui l’a rendu populaire et qui restera gravé dans notre mémoire.

La gratuité des soins et de scolarité

C’était le 26 août 2005. Lors de l’investiture, les premières mesures adoptées par Pierre Nkurunziza concernaient la gratuité de l’enseignement primaire, celle de l’accouchement et celle des soins de santé pour les enfants de moins de cinq ans. Un fait accueilli avec acclamation, et qui retentit toujours avec joie, dans la mémoire des Burundais. Dans un pays pauvre comme le Burundi, cette gratuité de l’enseignement primaire provoqua une augmentation sensible du taux d’alphabétisation, et la gratuité des soins réduisait plusieurs taux de mortalité. À cause de cela, cher Président, nous ne t’oublierons jamais.

Un président religieux

Grâce à sa religiosité affirmée, une certaine aura l’entourait durant sa présidence. Lors de chaque événement politique ou champêtre, des prières d’action de grâce ouvraient ou clôturaient les rencontres. Des danses religieuses sans gêne, des croisades et semaines de prière ont été régulièrement  organisées  à  travers le pays. C’est ce charisme qui l’a poussé à donner à Dieu « Tout-puissant » la première place dans la nouvelle Constitution du Burundi, à instaurer une journée nationale pour la solidarité locale, et à miser sur Dieu en ces temps de Covid-19. Que Dieu l’accueille dans sa demeure éternelle.

Un guide patriotique

Son amour immodéré pour les Burundais l’a poussé à enseigner la culture et les valeurs anciennes, apparemment reléguées aux oubliettes de l’histoire, au profit d’un melting-pot culturel véhiculé par des colons véreux. C’étaient ses propres termes. Des séances de moralisation furent organisées, et furent l’unique chemin pour affermir l’amour de la patrie chez les Burundais. C’est dans ce cadre qu’il a institué la journée nationale de la commune qui est fêté à l’ancienne, et a été même élève au rang de « guide suprême du patriotisme ».

Les œuvres

Eh oui, tout n’a pas été blanc et personne n’est saint ici-bas. Depuis son ascension au pouvoir, plusieurs activités sont à saluer, et constituent l’héritage qu’il nous lègue. Citons le bitumage des routes comme la RN12, RN13, RN15, RN18, RN19,… les hôpitaux et universités communautaires, les salles des classes, les stades, les marchés modernes et les locaux administratifs comme le palais Ntare Rushatsi House. Ses œuvres restent aussi éclatantes qu’inoubliables. Aujourd’hui, même après sa mort, personne ne peut le lui contester. En guise d’exemple, de 2007 à 2014, 5200 écoles ont été construites alors que de 1962 à 2007, le pays ne comptait que 1900 écoles.

Il est vrai que tout homme mourra, mais tous les morts n’auront pas la même aura. Paix et honneur à son âme. Ce petit rappel doit pousser le nouveau président nouvellement élu, à faire mieux que son prédécesseur. Bonne chance à lui.

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