Le fameux draft de la CENI a donné urbi et orbi Evariste Ndayishimiye vainqueur de la présidentielle du 20 dernier. Si la version propre ne change rien, Ntare House abritera un monsieur qui me laisse penser à CR7.
Sept. Ce chiffre qui fait tourner la tête aux madridistas devrait le faire aussi aux aficionados de Samuragwa. Pourquoi ? Parce qu’il aurait devant lui un boulevard de sept années pour réaliser ses promesses, redorer le blason du Burundi, gagner des derbys face aux voisins avec qui des tacles à la Sergio Ramos ne manquent pas mais aussi remporter des classicos avec les fameux bakoloni.
Comme le fils de Madère qui est arrivé avec la lourde tâche de remplacer Raul, Neva passerait dans les ornières d’une grosse pointure. Pudeur burundaise oblige, il n’ose pas prononcer son nom sans ajouter Sogokuru, grand-père. Autant prétendre remplacer un joueur qui est le seul a avoir été trois fois consécutives élu meilleur attaquant de l’UEFA est difficile, autant remplacer le seul président à avoir été élu trois fois président de notre petite république.
Mais nos deux hommes ont de la ressource. Dieu. Leurs destins de star du foot et de présidentiable ont failli mourir ab ovo. L’un parce que sa mère, qui ne voulait pas d’un quatrième enfant, allait avorter et l’autre a failli laisser sa peau dans les massacres perpétrés dans les résidences universitaires de l’Université du Burundi. Dans un documentaire, Maria Dolores déclarait d’ailleurs que « Dieu ne l’a pas voulu », tout comme il nous a envoyé des signes comme des colombes et des halos solaires pour homologuer Samuragwa. Enfin, il ne suffit que d’y croire.
Deux commandants, un « Siiiiiiiiii » !
Les ressemblances entre les deux hommes se rencontrent aussi sur le terrain des surnoms. Il y a peu, un blogueur rappelait que Ndayishimiye a reçu de ses pairs du parti le coquet sobriquet de commandant du développement. Eh bien, figurez-vous aussi que Cristiano est affectueusement appelé El commandante. Une de ses biographies en porte même le titre.
De quoi faire rêver. De fait, l’ère Cristiano restera gravée comme un des plus beaux souvenirs du madridisme. Les années CR7 sont, comme dirait Patrick Sébastien, les années bonheur. Des records sont tombés. Des ballons d’or. Des Champions League. Des Liga. Bref le Real de El Commandante a tutoyé les sommets du foot.
Un lourd « héritage », hein ! Mais pas si grave que ça quand l’on sait que Cristiano a été un monstre sous Zidane. Tiens tiens. Ce même Zidane qui a managé CR7 doit être l’idole d’un certain avant-centre très prolifique de Haleluya FC à telle enseigne qu’un lapsus a fait qu’il le confondît avec Ronaldo, le Brésilien cette fois-ci. Ce numéro neuf n’est pas un serial buteur lambda. Nkurunziza Pierre, celui-là même que Neva adule publiquement comme mentor.
Allez, un brin d’optimisme n’a tué personne et, de surcroit n’est pas imposé par l’OBR. Qui sait, peut être que Commandant pourra imiter El Commandante et que la mythique célébration « Siiiiiiiii » de CR7 sera aussi nôtre, peut-être quand le Burundi aura un AAA… chi lo sa.