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Covid-19 : la diaspora en difficulté, désarroi à Bujumbura

Dans cette période de Covid-19, suite à la décision de suspendre les activités pour limiter la propagation de cette pandémie, certaines personnes de la diaspora burundaise ne sont plus en mesure de soutenir leurs familles restées au pays. Témoignages.

La Covid-19 a bousculé tous les secteurs. Beaucoup de pays dans le monde entier sont en confinement total ou partiel, ou sont juste en train d’en sortir. Par conséquent, nos frères et proches ont du mal à gagner de l’argent comme autrefois. Et la diminution des transferts d’argent en résulte.

La diaspora burundaise constitue une source de financement importante pour le pays, les familles et leurs proches. En 2018, elle a envoyé environ 257 millions de dollars. L’argent qui passe par l’informel restant difficile à compter.

Une situation difficile à vivre

« Mon mari se trouve à Dubaï depuis que l’épidémie s’est aggravée. Avant, il m’envoyait de l’argent pour que je puisse subvenir aux besoins de nos enfants. Aujourd’hui, il me dit qu’il n’en peut plus. Il faut attendre que la situation revienne à la normale », raconte Asha, mère de deux enfants. « Je ne sais pas comment on va vivre ces jours-ci », poursuit-elle.

Il n’est pas à nier que la majorité de la diaspora ne travaille pas à temps plein. Beaucoup sont des ouvriers et des employés journaliers. Ils sont de ce fait plus impactés par le confinement. Certains étrangers travaillent même dans l’illégalité parce qu’ils peuvent passer des mois voire des années sans papiers.

« Mon fils est aux États-Unis depuis presque deux ans. Il commençait à mieux s’installer. Il nous payait le loyer chaque mois ainsi que les médicaments de sa maman diabétique. Il nous dit maintenant qu’il vit lui aussi grâce aux aides de l’État. Il lui est impossible de faire comme avant. Confiné, Il ne peut plus trouver où travailler », me dit Paul la soixantaine.

L’envoi presque impossible même pour ceux qui le peuvent

S’il y a au moins ceux qui continuaient à recevoir leurs salaires dans le confinement, ils affirment ne pas avoir eu la facilité d’envoyer de l’argent dans les familles comme avant. C’est le cas de Jules habitant à Paris. «Il y a quelques temps, les banques étaient fermées, seuls quelques déplacements étaient permis. Beaucoup d’activités étaient suspendues, on peinait à trouver un moyen de transférer l’argent même chez les agences des particuliers ».

L’argent de la diaspora est très important dans le développement d’un pays. Il serait même devenu la principale source de financement du continent africain selon la Banque mondiale. Le gouvernement burundais devrait anticiper la chute des transferts de la diaspora burundaise. Un problème que devraient envisager nos prochains dirigeants pour trouver une solution dans leurs projets de société.

 

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