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Burundi : trois alternatives pour freiner la propagation du Covid-19

Avec les cinq cas connus de Covid-19 que le Burundi enregistre, trois parmi eux sont des patients contacts. N’ayant ni les moyens pour un dépistage massif, ni la technologie adéquate pour tracer les personnes contact, le freinage de la propagation du Covid-19 n’est pas une mince affaire. Voici trois alternatives qui, si nous les combinons,  peuvent nous aider à y arriver.

Le virus tant redouté est dans nos murs. Pour les sceptiques et ceux qui le prennent encore à la légère, revenez sur terre. Le fait que les trois derniers cas testé positif étaient des personnes contacts, est un signe éloquent que le pays abrite des porteurs silencieux. L’urgence est donc de les traquer, voire freiner la propagation. Mais, comment y arriver ?

Contact Tracing à la burundaise

Nous ne sommes pas la Corée du Sud pour pratiquer des tests de dépistage à grande échelle. Non plus la Chine avec sa technologie adaptée pour tracer les personnes contacts. Ce qu’on a, ce sont les témoignages des personnes malades pour briser la chaîne de transmission. Et étant donné que ces malades peuvent oublier certains détails, comment peuvent-ils nous aider autrement ? 

Oui, divulguer les photos des malades est une abomination selon la déontologie médicale. Mais, avec le consentement éclairé, pour l’intérêt national, le ministère de la Santé peut dévoiler le nom des malades et leurs photos pour que toute personne qui a été en contact d’une manière ou d’une autre, puisse se présenter lui-même pour un dépistage. Et vu qu’un test négatif peut se révéler positif plus tard, on confinerait toutes ces personnes contacts, aux frais du gouvernement et cela pourrait freiner la propagation du virus.

Port de masque obligatoire

La réalité est que l’ignorance de la distanciation sociale dans les églises, bus de transport, stade et certaines réunions choque peut de monde. Là, c’est sans oublier la campagne électorale à venir. La solution alternative qui nous reste pour limiter la propagation semble être le port des masques pour tous. Il y a encore quelques semaines, le port des masques était réservé aux malades et aux soignants. Mais aujourd’hui, tous les feux semblent au vert pour considérer qu’un port généralisé des masques, dans le contexte spécifique de Covid-19, est rationnel compte tenu de la littérature scientifique. On ne parle pas ici uniquement des masques chirurgicaux ou FFP2, mais aussi ceux en tissu, lavable. Ce qui serait aussi une aubaine pour les entreprises et associations locales de textiles, afin de pallier la carence. Au Niger, en France, au Maroc, en Ethiopie, à Abidjan, au Mali, au Sénégal, au Sud-Kivu, les autorités recommandent maintenant le port du masque pour tout le monde. Pourquoi pas au Burundi ?

La discipline

« La discipline », mot d’ordre du feu président Cyprien Ntaryamira que nous venons de commémorer ce 6 avril. Alors que certains habitants continuent de vivre comme si de rien n’était, la discipline de tout un chacun dans l’exécution des mesures de lavage fréquente de mains, la distanciation sociale, et le nettoyage des surfaces que nous touchons le plus, la discipline de tout le monde face à la corruption, … tout cela peut freiner cette propagation sans céder à la psychose ni faire l’Autruche.

Comme il est préférable de surestimer le problème que de le sous-estimer, le mieux serait d’aller à la vitesse supérieure en se préparant un peu trop, que de se préparer trop peu.

 

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