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#ThePoliticianWeWant : Kabarore et ses mille atouts ignorés

Coltan, cassitérite, wolframite, site touristique, parterre verdoyant et un paysage magnifique, Kabarore regorge de richesses. Pourtant, à travers les témoignages des jeunes de la région, nous découvrons la commune sous un nouveau visage.

« Bienvenue dans la commune Kabarore », annonce une minuscule pancarte, à l’entrée de la commune. Il est 10h, j’arrive au chef-lieu de la commune, la plus vaste de Kayanza. Adossée contre le Rwanda, elle est connue grâce aux gisements du coltan, devenu l’objet de convoitise des industries de pointe et de la téléphonie mobile. À côté de ce minerais, l’indice infaillible que même un aveugle aurait du mal à confondre, est ce régal pour les yeux d’un paysage magnifique marqué par des montagnes à la fois charmantes et pittoresques et des champs qu’on peut contempler à perte de vue, qui ressemblent plus à des jardins bien dessinés qu’à des plantations. Ici et là, on contemple des parterres verdoyants de pomme de terre, de théiers et des légumes de toutes sortes. 

À quelques mètres du chef-lieu de la commune, quelques jeunes sont assis dans un bar, picolant dans une ambiance de gaieté. Je parviens à m’approcher et je me joins à eux. Après ma troisième gorgée, le dialogue s’amorce. L’un d’entre eux entame le sujet sur la pauvreté. « Malgré la richesse qu’a notre commune, les jeunes semblent être les plus affectés par la pauvreté. Pourtant, on a la deuxième réserve du coltan dans la région des Grands Lacs, mais en quoi ça nous avantage à part un petit groupe de gens ? Néanmoins, on a la force, la détermination et le désir de travailler ». Pour lui, la plupart des dirigeants considèrent que la pauvreté n’est pas leur problème.

Pourtant, à chaque fois que les élections approchent, ces politiciens viennent promettre des choses, mais au final, on s’aperçoit que ce n’était que des paroles en l’air. « Nous avons en tête des images de la pauvreté qui nous hante, mais ils continuent à nous promettre la lune ». 

Et quel leader alors ?

Je continue ma route. Vers 15h, j’arrive dans la zone Rugazi. Je voudrais connaître les avis des habitants sur la qualité d’un bon leader politique. Tout à coup, par surprise, je tombe sur un ami d’enfance avec son père. Nous nous saluons nostalgiquement. Une discussion s’engage. Après 20 minutes parlant de tout et de rien, on aborde le sujet. Selon lui, il y aura toujours beaucoup de difficultés à avoir un bon dirigeant si ses actions ne sont pas en parfaite harmonie avec ses paroles. « Kabarore a besoin d’un leader visionnaire qui sera capable de développer la confiance chez la population afin qu’ils deviennent de plus en plus autonomes et qu’ils choisissent les meilleures options en fonction des résultats collectifs désirés. Et ainsi, on éviterait tout affrontement entre les jeunes, dues aux conflits politiques. », explique-t- il.

Son père le complète en nous raconta une histoire d’un colibri qui allait chercher quelques gouttes d’eau avec son bec pour les jeter sur un immense feu qui ravageait la forêt. Son action provoqua un agacement de la part des autres animaux qui, terrifiés, observaient impuissants le désastre. Un tatou demanda alors au colibri : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces quelques gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! ». Et au colibri de lui répondre : « Je le sais, mais je fais ma part ». Pour le père de mon ami donc, un bon leader doit faire sa part. « Notre commune regorge d’un sous-sol envié même par les puissances étrangères, notre sol est riche. L’agriculture y est favorable, mais pour arriver à un bon développement, il nous faut un dirigeant qui a des idées innovatrices, qui n’est pas corrompu et qui rend justice pour tous. Qui, en somme, fait sa part ». 

Kabarore est une de neuf communes de la province Kayanza. Sa superficie est de 200,12 km². C’est la commune la plus vaste avec une densité de la population la plus faible de la province. Elle est délimitée au Nord par le Rwanda (Gikongoro et Butare) ; au Sud par les communes Kayanza et Muruta ; à l’Est par la commune Busiga de la province de Ngozi et à l’Ouest par la commune Bukinanyana de la province Cibitoke. Son économie repose essentiellement sur l’agriculture, l’élevage, le commerce, mais aussi l’industrie minière (coltan,cassitérite, wolframite). Elle héberge aussi une splendide eau thermale non aménagée et une partie de la Kibira. 

 

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