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Covid-19 : pourquoi le Burundi devrait pratiquer un dépistage massif

En déclarant officiellement les deux premiers cas du Covid-19 au Burundi, le ministre de la Santé avait bien souligné que « les deux patients étaient reçus en consultations ». Une phrase qui en dit beaucoup et qui devrait nous interpeller.

Le 31 mars, le Burundi enregistrait ses deux premiers cas de Covid-19. Deux cas qui ne venaient pas de la quarantaine, mais qui ont été reçus en consultation. C’est-à-dire que les deux personnes ont quitté leurs maisons pour aller se faire consulter. Pour vous aider à comprendre, ces deux personnes, déjà infectées au Sars-Cov-2, cohabitaient avec des gens. Là, c’est sans oublier le chauffeur tanzanien qui a séjourné au Burundi, et qui a été testé positif en Tanzanie. Ne sachant pas combien de temps ces gens traînaient ce vilain virus, une chose est sure : toute personne dont l’organisme est infecté par le Sars-Cov-2 peut le transmettre à ceux avec qui elle est en contact.

Probablement 

Le scénario paraît probable. Les deux hommes ont été en contact avec de nombreuses personnes. Imaginons qu’ils ont côtoyé des gens dans les banques ou au cabaret. Qu’ils ont donné un lift à quelqu’un et que ce dernier a côtoyé d’autres gens. Probablement qu’ils ont été en contact avec leurs enfants, et que ces enfants ont continué à aller à l’école avec d’autres enfants. Probablement qu’ils ont célébré l’eucharistie avec je ne sais combien de personnes, vu que pour certains au Burundi, seule la foi sauve. Probablement aussi qu’ils ont parlé avec leurs domestiques, qui à leur tour sont allés au marché et ont côtoyé un tas de gens, et qui en rentrant, ont pris le transport en commun. Pardon, ce n’est que des suppositions. Comme j’aimerais me tromper pour que ce ne soit pas vrai. Malheureusement, ma thèse a été confirmée par le troisième cas qui cohabitait avec un des patients.

Quid des tests négatifs ?

Je vous vois me regarder avec dédain, et me dire que 22 contacts ont été tracés et testés négatifs. Bien entendu, je ne peux que me réjouir. Waouh, gloire à Dieu. Mais, les 23 contacts testés sur le nombre potentiel des contacts que ces gens pouvaient avoir eu, sont très peu. N’êtes-vous pas d’accord avec moi ? 

En plus, les tests ont un problème de fiabilité notoire. Lorsque le résultat est positif, la fiabilité est de 98 %. Mais lorsqu’il est négatif, le taux chute à 60 %. Cela signifie que 40% des personnes dont le résultat indique qu’elles ne sont pas contaminées, peuvent en réalité être porteuses du virus. On les appelle des « porteurs silencieux » et sont des bombes à retardement qu’on ne devrait pas ignorer dans la prise de décisions.

Testez ! Testez !

Ngo « akanyoni katagurutse ntikamenya iyo bweze », la riposte devrait s’inspirer des pays où l’épidémie décline. Et la Corée du Sud, le premier pays après la Chine à connaître une flambée de cas d’infection, est un exemple parlant. Étonnamment, l’épidémie y a été contenue sans même imposer de confinement généralisé ni fermer les frontières. Le pays a mis en place des tests à bien plus grande échelle pour un dépistage systématique de toute la population. Cette pratique coréenne a permis de traiter jusqu’à 60 000 tests par jour, et a permis au pays d’identifier tous les patients et tous leurs contacts grâce à la technologie.

Testez, testez, et testez tout le monde. Ceci est la meilleure solution. Je sais que faire le test est une chose, et qu’avoir les réactifs pour les effectuer en est une autre. C’est là où le gouvernement burundais devrait mettre beaucoup plus d’efforts, pour que les gens puissent continuer d’aller assister au football dans les stades, ou faire la campagne électorale sans danger.

 

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