« Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît » disait Audiard. Au temps du Covid-19, certains osent tout, jusqu’à frôler la bêtise crasse. Immersion dans les pages d’un journal intime tenu par l’un d’eux.
24 mars
Cher journal, le Burundais est un maître ès copie. Si ça se trouve, quand l’hiver frappe l’Europe, il en est qui doivent porter des vestes en fourrure sous le soleil de plomb de Bujumbura.
Bon sang ! Le trépas de quelques vieillards occidentaux va tous nous conduire à choper les maladies des mains propres.
Au moment où je te parle, j’ai les mains qui portent déjà les stigmates de ces lavages de mains incessants. Le moindre petit restaurant se prend pour la mosquée des princes d’Arabie. Tu dois te frotter les mains avec des produits hautement chimiques qui endommagent nos mains de travailleurs assidus. Tu ne m’en voudras toi de te confier cela sans me laver les mains n’est-ce-pas ?
Allez, je vais me coucher. À demain pour d’autres nouvelles.
25 mars
Cher journal, la saga continue. Une paranoïa collective a touché toute la ville. Tousser, éternuer, avoir la fièvre, tout ça est plus alarmant qu’un terroriste sur le point d’activer sa ceinture d’explosif.
La Anitha, tu te souviens d’elle ? Je te disais qu’elle est bonne mais qu’est-ce qu’elle est conne !
Figure-toi qu’elle m’a dit que je devrais plus l’embrasser. « Nous devons faire comme les autres, ‘social distanciation’ », c’est ainsi qu’elle m’a plaqué. Elle croit peut-être qu’elle est comme le pape qui touche le monde entier avec la bénédiction urbi et orbi sans bouger du balcon de Saint-Pierre.
26 mars
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