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Covid-19 : les premières victimes ne sont pas les malades

Pour le moment, trois cas de coronavirus ont été confirmés au Burundi. Mais certains de nos concitoyens souffraient déjà des conséquences de cette pandémie : le chômage technique. Que faut‐il envisager pour que la fin ne se prononce pas chez eux ? 

« Nous sommes profondément désolés de vous annoncer que nous ne sommes plus à mesure de garantir votre salaire suite à la pandémie de Coronavirus. Il nous est donc impératif de passer à la réduction de nos effectifs en vue de garder l’existence tant bien que mal de notre société. On vous recontactera une fois que les choses se re‐normaliseront pour rejoindre votre poste d’attache habituel. Merci pour votre habituelle compréhension ».

Ce message est apparu dans la boite mail de Fleury (pseudo) qui travaillait pour une des sociétés de paris sportifs qui ont récemment fermé pas mal d’agences pour manque de matchs à proposer aux parieurs. Telle a été une mesure commune à deux sociétés qui se concurrencent dans le domaine de paris sportifs : Sports for Africa et Kings Sports Bet. 

Et si la logique fait que nous comprenions ces mesures un peu drastiques envers les employés mis à la porte, on ne peut que s’imaginer le sort du propriétaire de la société qui doit continuer à payer les taxes et loyers pour assurer la persistance des activités afin de ne pas fermer définitivement la société. De toute façon, il doit sentir les signes et symptômes du Covid‐19 pour ne pas dire que d’ici quelque temps, il aura besoin d’un “respirateur” économique pour ne pas perdre tout son business.

Agences de voyages, un autre business très en danger.

La plupart des aéroports internationaux ne sont plus accessibles qu’à certaines catégories de vols spéciaux. Cela veut dire que les voyages pour des fins diversifiées ne se font plus comme à l’accoutumée. Un nombre très restreint de voyage est enregistré actuellement. Les compagnies aériennes et agences de voyages sont, par conséquent, les mieux placées pour sentir le poids du Covid‐19 sur leur business. Et les employés deviennent cependant les premiers à goûter sur ce calice très amer.

« Nous sommes dans l’obligation de réduire d’une manière significative le nombre de nos employés. On n’a officiellement pas encore fermé les portes de la compagnie, mais pratiquement on n’a plus rien comme travail », assure le manager d’une compagnie aérienne qui venait de rouvrir ses portes au Burundi.

Le partage, une solution à envisager

Si toutes ces mesures sont difficiles pour ceux qui voient leur gagne-pain disparaître à petit feu, on peut élargir notre réflexion sur les retombées économiques que cette pandémie pourrait occasionner aux familles au cas où la riposte efficace n’est pas retrouvée en urgence. Ces chef·fes de ménage, ces jeunes qui obligés de payer, à partir de rien, les factures que la vie impose pourront sans doute se retrouver dans des situations très délicates. 

À mon humble avis, il serait judicieux d’envisager plusieurs alternatives. Mais une peut être inspirée des joueurs du Barcelone. Eux qui ont accepté de réduire les salaires jusqu’à 70% pour qu’il n’y ait pas de licenciement et que les petits employés du club puissent bénéficier toujours de la totalité de leur salaire pendant cette crise.

Par-là, je voudrais interpeller nos chers députés, sénateurs, ministres, Directeurs généraux et consort de montrer au monde entier qu’ils ont un réel amour pour le peuple qu’ils représentent. Accepteraient‐ils de réduire leurs salaires et céder certaines de leurs faveurs pour qu’un agent de gardiennage de Mparamirundi ou un petit vendeur ambulant de Buterere puisse nourrir sa famille? Patriotisme et leadership exigent. De tels sacrifices peuvent convaincre pourquoi il faudrait avoir confiance en eux pour les prochaines élections.

 

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