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#ThePoliticianWeWant : Kigamba, la commune cosmopolite

En plus de la beauté de ses collines, la commune Kigamba a le mérite d’être parmi les communes qui ont des habitants d’origines variées mais qui, chacun, garde sa propre culture. À cela s’ajoutent les rêves de sa jeunesse. Récit. 

C’est lors d’une simple visite que je découvre cette commune riche en amour. L’accueil chaleureux que m’a réservé toute personne rencontrée, leurs bonnes manières, ainsi que leur unité dans leur diversité m’ont fort marqué. 

En effet, la commune Kigamba, comme toutes les autres communes de la province Cankuzo, est peuplée par des gens originaires des autres provinces du pays, chacun apportant sa propre culture, compétences et talents. Un fait qui devrait inspirer les leaders du pays selon Jeanne, 28, chercheuse d’emploi.

« J’aimerais voir un leader qui pense au-delà des partis politiques. J’ai peur qu’à force de toujours penser au bien de son propre parti politique, certains sont enclins à oublier leurs devoirs envers tout le pays. Nos différences forment notre force », dit-elle sagement. Elle reste convaincue qu’on peut profiter de l’existence des habitants originaires des autres provinces et travailler ensemble pour le développement de la commune.

Une histoire de peuples

15h. Au chef-lieu de la commune Kigamba, je croise Ntibatingeso, 71 ans, originaire de la province Mwaro. Très heureux de faire sa connaissance, je profite pour lui demander un peu d’histoire sur cette commune, et surtout celle de sa population.

« Pour comprendre le peuplement de cette région », explique-t-il, « il faut interroger l’histoire du pays et aller jusqu’aux « conflits Bezi et Batare ». Les Batare vaincus appelés ‘abaterwa’ furent chassés et se réfugièrent dans cette région pour enfin s’y sédentariser »

L’autre vague de peuplement de la commune viendra de Muyinga et Kayanza. Soucieux du manque de terres dans leurs provinces d’origine, certains vinrent en masse et demandèrent des terres aux batware (chefs) de cette localité. Ils s’installèrent. Les premiers emmenèrent les seconds, et ainsi de suite. 

En plus, dans les veines de certains habitants de cette commune coule le sang des Rwandais qui s’y réfugièrent. Après leur rapatriement vers 1996, certains y ont laissé leur descendance comme Pierre, 25 ans, un motard qui se réclame d’être un petit-fils d’un Rwandais. 

Par opposition à Muyinga, traditionnellement appelé iBushahuzi (un lieu où on castre ndlr) qui repoussait tout visiteur, Buhumuza, elle, attirait tout le monde. Ntibatingeso pense que c’est grâce à cette hospitalité légendaire que cette commune accueillera plus tard des gens venus de tous les coins du pays, sans oublier les premiers missionnaires. 

L’amour avant tout

16h. Je dois aller à la colline Rwamvura et Ntibatingeso me conseille d’y aller avec Pierre. Le chemin est long. On en profite pour parler de sa vie de tous les jours. Parmi ses frustrations, l’impossibilité de se marier prend le dessus. 

« Nous devons avoir les règles, certes, mais obliger les maris pauvres à payer la dot et à faire des cérémonies de mariage n’est pas juste. Il fallait un leader qui nous dise : ‘‘Si vous vous aimez, arrangez comment vivre ensemble et ensuite, vous ferez des cérémonies quand vous aurez de l’argent’’. On perd tout notre temps et on vieillit en attente de faire un mariage officiel », explique-t-il. 

Il apprécie les réalisations des autorités en place et veut avoir toujours des autorités qui font pareil. « Nous avons besoin des leaders organisés et compétents, qui nous organisent. La population est capable de tout faire. Elle a seulement besoin d’un bon commandement », renchérit-il. 

Ce ne serait pas une invention !

Comme l’explique Godelieve, réceptionniste d’hôtel rencontrée à Shinge, sa colline natale, la région de Buhumuza a toujours été exemplaire. Elle a tout le potentiel pour se développer. Comme son nom l’indique, c’est un endroit où tout est calme. Synonyme du repos et de relaxation, une paix en abondance.

L’histoire nous parle d’un certain Nkuzo qui régnait sur cette région avant l’arrivée des colons. Il était organisé et maîtrisait bien sa région. Celui qui arrivait dans sa région se sentait bien à l’aise, totalement en paix. 

Selon Maurice, 50 ans, cette province doit son nom à ce chef pacificateur. Cankuzo pour dire Igihugu ca Nkuzo (Le pays de Nkuzo ndlr). C’est cet exemple que Venant, cultivateur de 24 ans, voudrait que les leaders du pays suivent, même ceux de l’opposition. « Tout politicien, même celui de l’opposition devrait faire attention à ne pas mettre en danger ses militants », dit-il. 

  • Population : 40 773 (2008)
  • Superficie : 563,63 Km2
  • Elle est subdivisée en 2 zones : Gitanga et Kigamba avec 14 collines
  • Situation Géographique : Elle est délimitée au Nord par le Parc National de la Ruvubu ; Nord Est par la Tanzanie et au Sud par la commune Mishiha
  • La commune est irriguée par les rivières : Kayongozi, Nyamashishi, Rugasari, Migina, Cigazure, Gasyanini, Kazibazi, Nyamutsinde et Ruvubu.
  • Une autre richesse de la commune qu’il ne faudrait pas oublier de signaler, c’est la beauté des jeunes filles de cette province. A mon arrivée, j’ai été étonné. Toutes les filles que j’ai rencontrées se ressemblaient telle des sœurs de sang. Et leurs caractéristiques : taille élancée, bon corps, teint plutôt brun,  montrent une beauté toute naturelle. « Il fallait attendre les vacances », me soufflèrent certains en rigolant.

 

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