La société burundaise éduque, a éduqué et éduquera. Mais, à chaque époque, ses astuces. Aujourd’hui, la télé, les téléphones intelligents, WhatsApp, … remplacent de plus en plus la parole du parent, cette éducation parentale ou maternelle. Retour sur certains interdits et leur signification.
« Kirazira ko umwana atarahongoka arya igitigu » (Il est interdit aux enfants qui n’ont pas encore perdu leurs dents de lait de manger le foie), « Kirazira kurya umurahu ; wohava urahuka umutima’ » (Interdit de goûter sur une marmite en cours de la cuisson au risque d’avoir un cœur « instable ») « Kirazira gupfundurura inkono utatetse’ » (Il est interdit de découvrir une marmite que tu n’as cuisinée) « Kirazira kwireshangishwa’ » (Interdit de raconter tout ce que tu vois), « Kirazira guca hejuru y’abantu bakuze » (Il est interdit de passer à côté des aînés qui sont assis), etc. Quelques phrases qu’aimait me dire mon grand-père maternel.
Petit gamin, aîné de ses petits-enfants, (umwuzukuru mukuru), je ne réalisais pas alors le sens de ces mots. « Des privations, de l’injustice », me disais-je dans mon cœur. C’est d’ailleurs, l’une des raisons pour lesquelles je ne passais pas beaucoup de temps chez mon grand-père maternel. Et je ne suis pas le seul fils de la région naturelle du Kirimiro à avoir entendu ces phrases.
Au-delà de l’interdit
Ces mots peuvent être une découverte, pour ceux nés à Bujumbura, « abanyamuji » ou « abatowneri », comme on aime dire. Mais ces mots ont une fonction qui est principalement éducative.
Commençons par celui-ci : « Kirazira ko umwana atarahongoka arya igitigu ». À vrai dire, y aurait-il des catégories de viande interdites aux enfants ? C’est discutabl...