Mais oui, parce que le coronavirus est déjà à nos portes. Qu’on le reconnaisse ou pas, qu’on le sous-estime ou pas, qu’on le craigne ou pas, il est déjà presque parmi nous. Que l’on critique la préparation de la réponse en cas d’épidémie ou la diffusion de fake news pour des raisons politiques, le coronavirus est bel et bien présent au Burundi, du moins, dans tous les esprits.
*les réactions de nos lecteurs n’engagent pas Yaga Le Covid-19 préoccupe, désoriente, fait paniquer. Au besoin, il réchauffe les esprits, il les polarise. Il occupe la première position au début d’une conversation, quand on commence par se justifier pour ne pas donner la main afin d’éviter tout risque de contamination. Il déstabilise les Burundais habitués aux poignées de main, aux bises, aux « karibu ! » et au reste des salutations de circonstance, ceux qui les offrent comme ceux qui les attendent. Rappelée en Europe par mon université, je m’étais préparée à voyager avant la décision de fermer l’aéroport de Bujumbura. Avant le départ, je m’étais rendue chez des personnes à qui je devais remettre ou chez qui je devais récupérer des livres. Les différentes réactions que j’ai observées à mon arrivée chez eux m’ont carrément bouleversée.