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#ThePoliticianWeWant : Gasorwe, des jeunes à couteaux tirés ?

On est en province Muyinga au Nord du Burundi. Située à 15 km du chef-lieu de la province, Gasorwe est l’une des communes de la province Muyinga, connue pour son camp de réfugiés congolais Banyamulenge.

Il est 12 h pile, nous prenons la voiture vers Gasorwe. L’allure nous permet de contempler un paysage verdoyant. Les champs, les pâturages et les maisonnettes défilent. Arrivés à Gasorwe, nous descendons de la voiture et une foule de gens nous encercle aussitôt. Je peux entendre des murmures tout autour : « Qui sont-ils ?Des bienfaiteurs du HCR ? Nous amènent-ils de la nourriture ? Peut-être qu’ils se rendent au camp des réfugiés. »

Nous descendons par la suite vers le camp des réfugiés, sous escorte de Gildas*, un animateur communautaire. Arrivés au camp, grande est notre surprise en voyant le mouvement qu’il y a. Des échanges de produits et services divers s’effectuent paisiblement. Pourtant, Selon Gildas*malgré la résilience de la population, des défis ne manquent pas. 

L’intolérance politique, un couteau à double tranchant

Gildas* nous révèle que des affrontements entre des jeunes des partis politiques et surtout ceux du parti au pouvoir et ceux du CNL se remarquent au quotidien. L’intolérance pousse même certains au meurtre. « Les initiatives et les espoirs de développement sont là. Je suis d’avis que les dirigeants font tout ce dont ils sont capables, mais cette intolérance politique risque de gâcher tous les signes d’espoir. Le développement n’est pas du tout possible si des jeunes de la même localité ne peuvent pas cohabiter et collaborer pour la même cause ».

Non seulement cette intolérance politique sème le désespoir et la haine, il est aussi insensé de voir des jeunes se battre juste parce que leurs appartenances politiques diffèrent. Ceci compromettrait indéniablement toutes les initiatives de développement.

Une pénurie d’eau, quels remèdes ?

La commune Gasorwe connaît aussi un défi majeur de pénurie d’eau. La population a du mal à avoir de l’eau potable sans parcourir de longues distances. Ceci a un impact très négatif sur la vie communautaire. À travers leurs dirigeants locaux, les habitants lancent toujours des cris d’alarme à l’endroit du gouvernement, pour qu’il leur vienne en aide. Mais en vain. 

Au moment où nous nous apprêtions à quitter les lieux, nous avons rencontré Emelyne, une tenante d’une boutique, qui souhaite un dirigeant qui réglera le problème de l’accès à l’eau, mais également un leader qui pourra concilier les jeunes des différents partis politiques qui s’affrontent souvent. Dionise, un commerçant du marché de Gasorwe, est lui aussi du même avis que la jeune femme. « Il est temps que les affrontements entre les jeunes des partis politiques cessent ! », énonce-t-il, catégorique.

À 15h, nous reprenons notre route, touchés par la soif de la population de voir leur communauté se développer et leur mode de vie s’améliorer.

 

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