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#ThePoliticianWeWant : Bwambarangwe face à la polygamie

En plus de la pauvreté, le manque d’infrastructures routiers et la polygamie galopante sont là quelques problèmes auxquels les ressortissants de cette commune voudraient que les futurs dirigeants résolvent…

Il est 10h d’un certain jeudi lorsque nous quittons Kirundo pour Bwambarangwe. Un voyage excitant puisque la veille, on avait appris qu’on devait parcourir la commune Busoni parce que la route à suivre fait le contour de Busoni avant d’arriver à Bwambarangwe. Une aubaine pour nous car, d’une pierre, on atteindra deux coups.

Depuis Kirundo centre il y a environ 45km à parcourir. Notre voiture roule à plus de 80km/h sur la route bitumée que l’on est obligé de laisser au détriment de celle poussiéreuse à plus d’une dizaine de kilomètres. Diminuer l’allure jusqu’à 30km/h devient alors indiscutable, car les nids de poules rendent cette nouvelle voie difficilement praticable.

Au niveau de Kabuyenge, les nids-de-poule sont presque des cratères. La circulation devient petit à petit un véritable casse-tête pour nous. Il faut user de tous les réflexes pour éviter d’endommager le véhicule. Après une heure et demie de route, on arrive à destination.

À l’hôpital Mukenke, des maux divers

On se projette directement vers l’hôpital de Mukenke qui fait de Bwambarangwe un centre qui accueille les malades venant de tous les horizons. Dans le service de chirurgie, je rencontre Eric Miburo, qui souffre d’une plaie récidivante en dessous de son mollet gauche. À 21 ans, il vient d’abandonner l’école fondamentale où il était en 9ème  pour se consacrer à l’élevage. Pourquoi il a dû laisser définitivement l’école ? La vie précaire de sa famille ne lui permettait pas de tenir le coup.

« Mon père a quitté ma mère pour aller vivre avec une autre femme il y a plus d’une année. Il ne se souciait plus de notre scolarité. La vie devenait progressivement chaotique. Manger deux fois par jour est devenu un problème difficile à résoudre ces jours-ci. Quitter donc l’école pour me convertir en éleveur me semblait logique afin d’aider ma famille », témoigne le jeune malade qui veut voir un président qui se montre très sévère à l’égard de ceux qui affichent un comportement de polygamie comme son père.

Toujours dans le même hôpital, je me rends en service de pédiatrie, une jeune mère nommée Maman Théo est à son 6ème jour d’hospitalisation. Avec son fils aîné de 4 ans souffrant d’une infection, la mère se plaint, comme Miburo, de l’abandon de la famille par son mari qui est allé s’installer avec une autre femme à Mwibambo. « Au départ, mon mari s’est rendu à Mwibambo sur la frontière burundo-tanzanienne à la recherche du travail. Quelques mois plus tard, j’ai appris qu’il a une autre femme avec qui il vient de faire un enfant », se lamente la jeune  maman, des trémolos dans sa voix. « Ça va faire bientôt deux ans qu’il n’est plus revenu. Je souhaiterais  voir un politicien qui va au-delà des punitions infligées aux hommes polygames mais aussi punir sérieusement et sévèrement les femmes qui acceptent d’épouser ou de partager le toit avec des hommes officiellement et légalement mariés…»

La route, une urgence 

Pour Eric Niyoyitungira, commerçant au Marché de Mukenke, le politicien qui ferait sans doute l’unanimité à Bwambaragwe est celui qui fera de l’aménagement de la route liant Kirundo à Bwambaragwe, sa priorité. 

Il affirme : « Nous avons un sérieux problème de route. Les difficultés liées à l’impraticabilité des voies routières rendent nos produits plus chers et par conséquent l’écoulement devient un véritable casse-tête. Au mieux, nous avons urgemment besoin d’un politicien qui fera goudronner la route. Au pire celui qui la rendra bien terrassée et bien nivelée. »

La commune Bwambarangwe est l’une des 7 communes de la province Kirundo et couvre une superficie de 193km². Selon le recensement de 2008, sa population s’élève à 66816 habitants, soit une densité de 346.2 habitants/ km². La commune est subdivisée en 4 zones dont Mukenke, Buhoro, Kimeza et Bugororo qui se partagent 18 collines de recensement. Elle est également dotée d’un site touristique de Kivyeyi sur le lac Kanzigiri où est construit des hôtels à côté desquels on élève les singes.

 

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