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Les chiffres des accidents routiers font froid dans le dos, que faire ?

209 personnes sont mortes et 2052 ont été blessées, à travers 2705 accidents de la circulation survenus au premier semestre de l’année 2019. Des chiffres alarmants. Ils ont été révélés lors de l’atelier de sensibilisation sur la prévention des incapacités et des handicaps liés aux accidents de la route, tenu le 27 février dernier.  

Une situation plus qu’alarmante. Depuis 2016, les routes emportent plus de 430 personnes chaque année. Le nombre de victimes des accidents routiers n’a cessé d’augmenter depuis les trois dernières années. Les personnes mortes suite à ces accidents ont en effet augmenté de 22%, passant de 433 décès en 2016 à 533 en 2018.

Selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé 2017, l’accident de la route est l’une des principales causes de décès au Burundi. Une sur vingt-cinq personnes meurt à cause des accidents de route. D’après ce rapport, environ 11 personnes meurent chaque jour d’accidents de la route, soit en moyenne 1 décès toutes les 3 heures.

Pour atténuer cette situation, les participants dans cet atelier ont émis des recommandations. Il s’agit entre autres de mettre en place une équipe multidisciplinaire d’octroi du permis de conduire, améliorer l’état des routes en piteux état et intégrer l’éducation routière en milieu scolaire.

Ces dernières s’ajoutent à une autre série de recommandations faites dans un audit de la sécurité routière effectué par le corridor central en 2017. Lesdites recommandations concernent principalement la révision du décret n0 100/24 du 10/02/2017 mettant en place la commission nationale de sécurité routière. En définissant clairement ses missions ainsi que sa place et ses prérogatives au sein des pouvoirs publics.

De plus, l’étude recommande que la commission intègre certains aspects clés pour son bon fonctionnement. Il s’agit notamment les sources de financements, la recherche et l’innovation, l’échange d’expériences, le suivi-évaluation… L’autre recommandation est d’élargir la commission à toutes les parties prenantes.

Que fait la commission nationale de sécurité routière ?

Deux questions pertinentes se posent. Pourquoi des recommandations aussi pertinentes ne sont pas encore mises en œuvre ? Que fait la commission nationale de sécurité routière ?

À mon humble avis, contrairement aux autres commissions nationales, les membres qui composent cette commission sont issus des différents ministères où ils occupent d’autres fonctions. Ce qui fait qu’ils ne peuvent pas s’acquitter de leur mission.

En outre, le budget alloué à cette commission ne se trouve nulle part dans les budgets de l’État votés depuis 2017. Ceci vient montrer que cette commission est limitée par le personnel et les moyens financiers. 

Pour diminuer le nombre d’accidents routiers, Pacifique Nsabimbona, expert  en sécurité routière et directeur général du BECA fait savoir que l’État doit impérativement revoir le cadre légal de cette institution. « Les recommandations de l’étude susmentionnée sont pertinentes et détaillées quant aux actions à mener par les différentes parties prenantes. »

Pour lui, les activités de sécurité routière requièrent l’engagement de toutes les parties prenantes mais aussi et surtout des ressources dont il faut spécifier la provenance et la destination.

Que faire dans l’immédiat ?

Dans l’immédiat, un travail de sensibilisation peut être fait à l’instar du récent atelier organisé par le MSPLS. « Il faut que le public soit alerté puis éduqué »

Tout le monde est impliqué.  Les journalistes, les enseignants, les banques,  les compagnies d’assurance et autres entreprises ou ONG doivent produire des messages aux différentes communautés, associations, écoles  car les  accidents de la voie publique sont devenus un problème de santé publique.

Il faut toutefois garder à l’esprit que le rôle du gouvernement est prépondérant surtout dans la promotion de la sécurité routière  et la mise en place d’un cadre légal permettant une meilleure coordination des activités susceptibles de produire des résultats tangibles.

 

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