Elle a osé défier la société traditionnelle burundaise qui voulait confiner la femme dans la cuisine et dans d’autres activités ménagères. Le parcours de Marie Müque Kigoma, fondatrice de Fruito, nous prouve que l’esprit casanier n’est pas le propre de la femme burundaise depuis les années 1980.
Elle a dû batailler pour faire naître et prospérer son entreprise dans une époque où l’État était le principal employeur et où le chômage n’avait pas encore atteint le niveau actuel. De part la tradition burundaise, même avec l’avènement de l’école comme échelle de l’ascension sociale, il fallait que les femmes restent à la maison pour s’occuper des enfants. En plus de vouloir casser ces tabous, Mme Kigoma avait une autre ambition : « Une terrible envie de mieux et de gagner plus ».
Infirmière depuis 1975 et épouse d’un juriste, les fins de mois sont plutôt difficiles pour la famille Kigoma, témoigne-t-elle. Afin de joindre les deux bouts, elle démissionne en 1983 et imagine une reconversion en infirmière indépendante, mais le ministère de la Santé ne l’entend pas de cette oreille et freine ses velléités entrepreneuriales. «