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Quand le basketball rassemble les jeunes dans un même panier…

À l’aube de la période électorale, les jeunes burundais sont toujours assujettis aux pulsions vandales générées par des politiques depuis que la monarchie a abdiqué en novembre 1966. Et si la solution à ces tumultes était envisageable sur un terrain de basketball ?

Le Samedi Sportif et Bien être (SSB), avec un statut mi-équipe mi-association, a été pensé en 2017 par des jeunes habitants des quartiers du nord de Bujumbura, la capitale économique. Ils ne sont pas tous voisins mais ils ont tous la fibre du basketball dans leurs veines. Même ceux qui ne sont pas au top du jeu y participent eux aussi dans ce qui s’appelle « Guhaba ». Chaque membre du groupe fait l’entraînement de son côté, ou pas d’entraînement du tout, et ils se réunissent ensemble sur le terrain de basket au Lycée du Saint-Esprit, les samedis (et les jours fériés), pour une séance de 3 voire 4 heures de jeu. Ils jouent à 3 ou à 4 sur le demi-terrain.

« Au lieu d’aller nous pavaner dans les rues, selon qu’il y a ceci ou cela à revendiquer, nous avons choisi de jouer au basketball chaque samedi… », explique Josh*, membre de l’équipe. Ce n’est pas pour dire qu’ils se désintéressent complètement des questions liées à la politique mais ils sont plutôt plus orientés vers des activités qui les unissent, en « réduisant au minimum des activités donnant lieu aux clivages », poursuit-il.

Ils sont plus d’une cinquantaine de jeunes gens issus de différents coins du Burundi mais ayant un vécu presque semblable : la plupart parmi ceux-ci ont étudié ensemble, ou ont grandi ensemble, comme ils aiment le rappeler souvent.

La genèse

L’idée de faire une équipe a germé lorsqu’un petit groupe de jeunes voisins a pris l’initiative de faire du jogging, chaque samedi, jusque sur les flancs de la colline Muyira appelée « Kwi Collège » surplombant la capitale économique, pour ensuite y jouer quelques parties de basketball. 

Ce rituel s’est perpétué jusqu’à faire adhérer d’autres jeunes gens. Après avoir constaté que les rangs de l’équipe grossissaient, ils se sont mis ensemble pour constituer une structure de gestion de l’équipe et ils ont commencé à faire des cotisations. Aujourd’hui, l’équipe a un président, un trésorier et des disciplinaires. Il n’y a pas longtemps que le SSB a vu le jour mais des activités, comme se joindre aux initiatives citoyennes et caritatives d’autres associations de jeunes, se comptent à son actif.

Objectif premier : se serrer les coudes et avancer ensemble 

Il est vrai que la mission que se sont fixée les membres de l’équipe relève pratiquement du parcours du combattant mais pourquoi ne pas essayer ? « Notre équipe est une famille. Nous avons connu un passé presque similaire. Que ce soient les moments de joie ou les moments de peine, nous les avons tous vécus au même moment au même endroit. Donc, notre équipe se veut être le trait d’union qui nous permet de surmonter toute forme de division que ce soit ethnique, religieuse ou politique. Nous croyons en la tolérance et nous sommes ouverts au dialogue, aux critiques, nous voulons grandir ensemble et peut-être, un jour, mettre un trait sur le cercle vicieux d’intolérance et de violences que connaît notre cher pays. », fait savoir Sanky, le responsable des programmes au sein de l’équipe.

Pour arriver à se concilier et se consolider, un cadre plus ou moins informel a été mis sur pied. Chaque samedi, après le jeu, les membres du SSB se donnent rendez-vous chez Cycy, une boutique du quartier, pour se désaltérer. Ils sont répartis en cinq groupes de dix personnes. Chaque samedi, un groupe s’occupe de la logistique et du rafraîchissement avant et après le match, à tour de rôle. C’est ce qu’ils appellent une « buvette ».

Le seul hic est la parité homme-femme ! Jusque-là, sans qu’il y ait une quelconque explication, il n’y a qu’une poignée de jeunes filles qui participent dans les parties du samedi. Le soir, les membres du SSB scandent tous ULULOOO en levant leurs verres à l’unisson.

 

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