LE JOURNAL.AFRICA

#ThePoliticianWeWant : Buganda et son président idéal

Un président qui mettra en place une politique de développement épanouissant et inclusive pour tous les jeunes, un président qui va établir de bonnes relations avec les pays voisins, un président qui peut mettre en place des organes qui ne tuent pas ses opposants… tels sont, entre autres, les attentes des jeunes de Buganda.

Il est dix heures, à l’endroit communément appelé « Chanic », en mairie de Bujumbura. Je m’installe dans un bus, direction Cibitoke. Le temps de charger les bagages, je cause avec un ami de voyage. Une dizaine de minutes plus tard, le bus est plein. On prend le départ. La route est agréable, sans nids de poule, ni beaucoup de virages. On peut facilement se projeter à plus de deux kilomètres loin devant nous. C’est sur la Route nationale 5. 

Une trentaine de minutes de voyage, nous arrivons à un centre. De voitures d’immatriculations congolaises et burundaises, toutes catégories confondues, sont garées de part et d’autre de la route. Des jeunes courent, des brochettes de chèvre à la main, en proposent aux passagers, dont moi. D’autres ont dans leurs mains, des viandes crues. D’autres des morceaux de poulets grillés.

Le commerce, l’activité principale

À quelques deux cents mètres devant nous, se dresse un grand bâtiment bien coloré : c’est le Stade de Buganda. L’ambiance colle avec les indications de mon ami Marc que je viens visiter : c’est Gasenyi, un grand centre de la commune Buganda, en province Cibitoke. Je descends. Le temps de chercher une carte de recharge, je suis accueilli par une odeur d’« Umucopo ».

Emmanuela est une commerçante âgée d’une vingtaine d’années. Elle est de la zone Buganda. D’un air fatigué, elle lâche : « À la tête du pays, nous avons besoin d’un leader qui mettra en place une politique de développement épanouissant et inclusive pour tous les jeunes. »
C’est choquant, ajoute Pasteur, la trentaine : « La rivière Rusizi nous sépare de la République démocratique du Congo. Pourtant, nous ne sommes pas autorisés à vendre nos produits agricoles sur le sol congolais. Il y a des hommes armés qui y circulent. Dernièrement, ils ont pillé les biens de nos chrétiens qui y partaient pour une visite. Nous avons besoin d’un Président réconciliateur », explique-t-il en buvant sa limonade.

Rétablir les bonnes relations avec nos pays voisins

Pourquoi ne pas laisser tout le monde pratiquer du commerce ? S’interroge Marie-Claire, 31 ans, en passant à côté de nous, elle et son époux. Après un silence la jeune commerçante, de corpulence forte, continue : « Ils sont Congolais, viennent ici dans notre pays et retournent chez eux avec bien d’articles. Nous en profitons, c’est vrai, mais pourquoi ne pas nous laisser, nous aussi amener du Congo des marchandises ? Le problème est sans doute diplomatique », dit-elle. Elle souhaite un futur Président qui va établir de bonnes relations avec les pays voisins.

Josué, 33 ans,  a terminé ses études académiques, il y a deux ans. Depuis, il est au chômage et a opté de faire le commerce des oignons à Ndava, une autre zone constituant la commune Buganda. Il confie : « Je m’attends au moins à un chef d’État qui établira  l’indépendance dans les différentes institutions du pays. Nous assistons ici chez nous à un désordre total. »

Gahungu, 24 ans, s’occupe lui de la culture des oignons et d’autres plantes dans la plaine de la Rusizi. « Ça ne se dit pas beaucoup, mais nous avons peur chaque fois que nous constatons des corps sans vie charriés oar les eaux de cette grande rivière. Nous avons besoin du nouveau Président qui peut mettre en place des organes qui ne tuent pas ses opposants », dit-il.

Kabuzoya, 28 ans, est encore étudiant. Pour lui, le pays a besoin d’un nouveau sang. « Nous avons besoin des leaders jeunes à la tête du pays. Si le Président est jeune, sans doute qu’il va penser aux projets qui mettent en avant la jeunesse. »

En pleine conversation, un de mes amis lit un message sur son portable : « Sur la Rusizi, un hippopotame vient d’être abattu. ». Il appelle ses amis pour aller chercher leur part de viande. Parmi ces jeunes, les uns sont de Ndava, d’autres de la même zone Buganda.
Aussi, je prends congé de mon ancien ami de l’école secondaire. En m’accompagnant prendre le bus, il me montre le bureau communal.

« Et si on avait réhabilité ce bureau avant de construire le stade ? », demande Marc. On n’a pas le temps de discuter là dessus, le bus est arrivé. Je retourne sur Bujumbura avec sa question : « Et si on avait réhabilité le bureau communal avant de construire le stade ? »

Buganda est une de six communes de la province Cibitoke. Elle compte une population de 92 994 habitants (selon un recensement de 2015), répartie sur une superficie est de 186,28 km². Sa densité est de 499 habitants/km².Cette commune est composée de 12 collines de recensement, subdivisées en deux zones, Gasenyi et Ndava.
Son économie repose principalement sur l’agriculture et l’élevage, mais aussi le commerce.

 

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