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#ThePoliticianWeWant : Gihosha et la soif du mérite

De Gasenyi à Mutanga Nord, en passant par Gihosha, notre blogueuse Liorah Karorero est allée à la rencontre des habitants de cette commune pour savoir ce à quoi les jeunes aspirent en matière de politique. Cinq habitants de différents quartiers de Gihosha. Cinq récits. Voici les témoignages qu’elle a recueillis.

Midi tapant, c’est sous un soleil accablant que nous dépassons la gare du Nord, direction Gasenyi. Marchant à petits pas, les étals des vendeurs de chaussures situées en face de la BCB Kamenge attirent notre œil et nous décidons de nous approcher pour voir s’il n’y aurait pas de belles paires pour peu cher. C’est enfin à l’ombre et pendant que le vendeur part dans une négociation à ne pas en finir que Kenny me confie : « Le politicien idéal est pour moi visionnaire. » 

Par visionnaire, il entend une personne qui vient avec une vision à long terme et non juste un projet à réaliser dans l’immédiat. « Il ne cherche pas juste son propre intérêt mais celui de la population. C’est également une personne progressiste en matière des droits de la femme et de l’enfant.»

Direction Gihosha

L’heure de rentrer pour les élèves du Lycée du Saint-Esprit approche, en témoignent les voitures de particulier ainsi que les bus de l’Otraco qui commencent à arriver près des portails bleus de l’emblématique lycée. Parmi les rares passants qu’il y a à cette heure, commencent à pointer quelques uniformes bleu et blanc. C’est non loin du lycée que m’attend Roland. Jeune entrepreneur à son propre compte, le politicien qu’il veut sera celui qui mettra en avant l’entreprenariat. « L’État ne peut pas donner du travail à tout le monde mais peut favoriser l’entrepreneuriat en facilitant la création d’entreprise, voire même en investissant dans une certaine mesure dans quelques entreprises. » Il faudrait pour lui soutenir et promouvoir un made in Burundi, créer et multiplier les instituts professionnels pour que les jeunes finissent leurs études en étant aptes à travailler directement.

Pour Inès et Lyse, étudiantes, le politicien qu’elles veulent est celui qui apportera une cohésion sociale parmi les Burundais. « Il faut donner la chance aux jeunes » insiste Inès mais aussi, donner la chance aux plus méritants sans se baser sur une appartenance politique serait l’idéal. Le politicien idéal est celui qui permettra à la liberté d’expression d’exister. « Les gens ont peur de parler, d’exprimer leurs pensées. Tant qu’il n’y aura pas de liberté d’expression, on ne pourra pas parler d’une opposition libre. »

À propos de Mutanga Nord

En remontant l’avenue du Poisson, passant à côté de « ku Buyenzi », direction « Nyabungo », il commence à faire nuit et le bar se pare de couleurs plus chatoyantes  les unes que les autres. À côté des LED bleu, rouge et vert qui tamisent l’ambiance, c’est sous une lumière blanche que les joueurs de billard foulent le tapis vert. 

Lucas habite Gihosha rural. Entre deux parties, il me parle du politicien qu’il voudrait. Pour lui, c’est celui qui pourra améliorer l’état des routes, au niveau de Gihosha rural surtout. C’est également des responsables administratifs qui sont disponibles quand on a besoin d’eux. « Des fois, tu peux chercher le chef de zone et on te dit qu’il n’est pas présent ce jour-là. Tu te retrouves obligé d’aller le chercher là où il se trouve alors qu’il devrait être plus accessible et disponible pour nous à ce moment-là. »

Gihosha fait actuellement partie de la commune Ntahangwa. Il recensait en 2008 un total de 39503 habitants repartis en 8 quartiers : Gihosha, Gikungu I, Gikungu II, Gikungu Gihosha rural, Muyaga, Nyabagere, Taba, Winterekwa. Les sportifs de la zone profitent du terrain Toyota ou celui du lycée du Saint-Esprit pour s’adonner au basket ou au football. À côté du mont Sion, se trouve l’avenue Jean-Paul II que le Pape aurait foulé lors de sa visite au Burundi.

 

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