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#NgoziAt100 : célébration d’un centenaire qui sort de l’ordinaire

Ce 29 février 2020 avait lieu la grande fête tant attendue de l’anniversaire de cent ans de la ville de Ngozi. Une occasion unique pour célébrer un moment fort à plusieurs égards, digne d’être dupliqué dans d’autres provinces. Récit. 

9h00, heure prévue pour le début des cérémonies. Mes amis et moi avons besoin d’une copie imprimée du programme du jour. Nous sillonnons toute la ville mais toutes les boutiques sont fermées. Partout, l’ambiance est à la fête.

Toutes les routes qui mènent vers le stade « Ku gasaka » sont ornées de banderoles sur lesquelles sont inscrits des thèmes en l’honneur de la province, les trottoirs et les arbres sont peints en blanc.

Tous ceux qui ont un rôle à jouer dans la vie de la province de Ngozi (les groupes d’animations, les membres des coopératives, les fonctionnaires, etc.) et leurs invités venus des provinces voisines, sont tous vêtus de pagnes à l’effigie du centenaire. L’euphorie est palpable. 

Le stade vibre au son de cent tambours qui représentent les cent ans, mêlé aux chants des groupes d’animation culturelle et à la voix du maître des cérémonies émanant de la sonorisation imposante du stade de Ngozi. Deux majorettes tiennent des rubans qui lient cent ballons prêts à prendre les airs.

Ouverture des cérémonies

Le ministre ayant les finances en charge a été délégué par le Président de la République (qui était dignement empêché) à rehausser les cérémonies du centenaire. Après la coupure du ruban, monsieur le Ministre effectue une visite dans le site touristique « Ku Gasaka ka Inarunyonga » érigé en amont du bâtiment abritant les bureaux de la province. À l’intérieur du site, il visite des groupes d’animations culturelles qui reprennent le rituel qui s’y est tenu il y a cent ans. Des cruches de bières locales forment un demi-cercle et les dignitaires dégustent.

Seuls les invités de marque sont conduits dans les tribunes du stade par les protocoles. Les autres se dirigent vers les gradins encore en travaux de finissage. Les groupes d’animation culturelle se succèdent devant un public d’environ cinq mille personnes. Les stands de boissons alcoolisées et non alcoolisées grouillent de clients qui se désaltèrent. Près de l’entrée du stade, des toilettes mobiles ont été installées pour les participants, chose qui a étonné pas mal de gens venus de la campagne. 

La prière ouvrira les cérémonies, suivie de l’hymne national et ensuite, les discours officiels se succéderont le reste du programme. 

Et le moment de la fête arriva…

Le stade se remplit au fur et à mesure que le soleil se couche. Ceux qui n’étaient pas au courant de l’importance que représente le centenaire mais qui savent qu’il y a des stars qui vont se produire sur scène viennent grossir les rangs. Et les stars ne s’équivalent pas. Humoristes, danseurs, chanteurs, etc., tous sont venus égayer le public, mais certains plus attendus que les autres. « Masterland est notre idole, un modèle que notre province a vu naître, je suis plus que fier de venir assister à sa performance aujourd’hui, j’ai hâte de le voir sur scène », dira un jeune homme dans la vingtaine. 

Lors de la prestation des chanteurs, la température monte d’un cran. Le public scande les rimes de B-Face rx, Masterland entre sur scène à vélo et effectue de petits tours (histoire de faire grimper le rythme cardiaque des fans) sous un tonnerre d’applaudissements et des cris de gens de son quartier natal. 

Les imprévus n’ont pas manqué

21h30. Tout le monde attend les feux d’artifices. Le temps mis pour attendre augmente tellement la soif de voir ce spectacle qui, pour la première fois dans l’histoire de la ville de Ngozi, allait se jouer devant la foule hétérogène de spectateurs qui occupent calmement les deux tribunes du stade ainsi que le stade (occupé par des citadins en provenance de Bujumbura). 

Après le passage des comédiens dont la star du rire, Kigingi (peut-être pour étoffer l’intrigue et amplifier l’effet de surprise), enfin, les feux sont là. La première explosion surprend tout le monde et attire l’attention de ceux qui le voient pour la première fois. Plus d’un se précipite vers l’arrière scène où se déroule l’opération d’explosion de ces feux. C’est comme cela, qu’un jeune homme qui s’est trop approché recevra un coup sur son bras droit, lui laissant une brûlure. Comme on le dit souvent, Urubanza rwari ruramye (c’est un signe d’une fête bien accomplie ndr).

Un autre insolite se produira quand la chanteuse Natacha arrivera sur scène. C’est elle finalement qui viendra clôturer les cérémonies de la journée. Le public aura beau crier ses différents acronymes mais La Noma Sana n’entrera sur scène qu’au bout d’une trentaine de minutes. Après une entrée digne d’une star, le son de son microphone connaîtra de légers problèmes techniques, mais cela n’empêchera pas le public de s’agiter, surtout qu’elle était bien accompagnée comme d’habitude. Et pendant sa performance, une youtubeuse influenceuse,  ne pouvant pas maîtriser ses émotions, dansera comme pas possible. Il faudra attendre le lendemain matin pour savoir qu’en réalité, c’était la première fois qu’elle voyait sa star préférée sur scène et qu’elle venait de constater qu’elle est vraiment la « Reine de la scène ». 

 

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