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#ThePoliticianWeWant : Bugabira, entre le marteau et l’enclume

Le conflit avec notre voisin du Nord n’arrange pas les conditions de vie des jeunes chômeurs de Bugabira, eux qui avaient trouvé une alternative au manque de débouchés de leur commune. Ils partagent leurs préoccupations.

En face de l’un des bistrots situés sur la route qui descend du bureau communal de Bugabira au marché de Ruhehe, les jeunes se regroupent en masse. Certains discutent sur qui attribuer la responsabilité des mauvaises prestations des Hirondelles à la dernière CAN, d’autres s’adonnent à une partie de jeu de cartes. Le tout comme pour tuer le temps.  

Je  m’invite dans une rixe sans animosité des footeux de Bugabira qui ne cessent de prendre le sélectionneur Mutombola pour l’unique et le seul à blâmer pour les revers burundais à la CAN. En voulant les contredire, j’essaie de montrer que nos joueurs n’avaient pas le niveau pour concurrencer les autres nations.

Je profite de cette atmosphère gaie pour prendre quelques informations sur la vie des jeunes de Bugabira. La plupart de ceux qui finissent l’école secondaire voire même universitaire font le commerce car trouver du travail n’est pas à la portée de tout le monde.

Ouverture

Jean Baptiste, diplômé A2 , aimerait qu’il y ait une restauration de bonnes relations diplomatiques entre le Burundi et le Rwanda. « Avant la détérioration des relations avec le Rwanda, on faisait un petit business de produits vivriers que l’on exportait vers le Rwanda. Par exemple 1kg de manioc sec est à 400 Fbu alors qu’au Rwanda, 1kg peut se vendre à plus de 500 FRW », raconte le jeune fraîchement diplômé.

Pour lui, un leader politique idéal en qui il placera toute sa confiance est celui qui mettra fin à ces mauvaises relations entre les deux pays. Car à défaut du travail, ça permettrait de se faire une place petit à petit dans le commerce d’exportation et importation. Et de préciser : « Le profil de quelqu’un qui s’intéresse à ce que nous, les jeunes, sommes capables de faire et qui nous met au défi en créant un environnement propice pour exploiter notre potentiel. Voici le type de politicien que nous attendons. »

L’eau potable, c’es tout ce que nous voulons

Bugabira est une commune qui est entourée de part et d’autres par des rivières comme Gacamirinda, le lac Cohoha et une partie de la Kanyaru. Étonnement et malgré ces courants d’eaux qui la cernent, elle peine toujours à trouver de l’eau potable. 

Nkunzingoma, jeune de près de 30 ans rencontré à Ruhehe, la colline qui abrite le chef-lieu de la commune, ne cache pas son écœurement : « Tant qu’on n’a pas de l’eau potable ici près de nos maisons, on ne saura vraiment pas dire si tel ou tel autre chef a su faire développer notre commune. Pourquoi est-ce devenu comme une énigme mystérieuse à laquelle on ne peut pas trouver une voie de sortie ? »

Josette, une jeune femme de la même contrée abonde dans le même sens. « Si on fait une heure de marche pour aller puiser de l’eau, une heure en faisant la queue pour attendre son tour, deux heures pour retourner à la maison, comment est-ce possible d’être créatif avec une telle routine abrutissante ? »

Pour ces jeunes, le politicien qui exécutera un projet via lequel l’eau potable arrivera jusqu’aux ménages deviendra un héros qu’ils loueront toute leur vie, au lieu de parcourir plus de 7 km vers Kinyamateke, le seul endroit où ils se procurent de l’eau potable. Pour eux, ce genre de leader aura apporté une très grande contribution dans la vie socio-économique de Bugabira.

La commune Bugabira est l’une des sept communes de la province Kirundo et couvre une superficie de 235km². Selon le recensement de 2008, sa population s’élevait à 89 259 habitants, soit une densité de 379.3habitants/ km². La commune est subdivisée en trois grande zones dont Kiyonza, Kigina, Kigoma qui touchent sur les lacs Cohoha, Gacamirinda et sur une partie de la Kanyaru. L’agriculure est la principale activité des gens de Bugabira.

 

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