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#ThePoliticianWeWant : Kayanza, le Nkiko Mugamba de Baranyanka

C’est étrange comme l’inconscient se trompe parfois. En allant à Kayanza, je m’attendais à une commune très peuplée, pauvre, etc. Mais j’ai été très surpris de découvrir une commune bien plus riche, complexe et plus intéressante que ce à quoi je m’attendais. 

L’aiguille de ma montre indique 12 h 22, le soleil brille et la chaleur est intense. Je suis au centre de Kayanza, le Nkiko Mugamba de Baranyanka. L’atmosphère reflète une population très occupée. Certains se rendent au marché avec des produits variés, d’autres font le commerce ambulant, vendent divers articles dans les boutiques et les magasins. Au parking, d’un côté, il y a les motards, de l’autre, il y a les chauffeurs de bus et de taxi. Plus loin, se trouve un grand nombre de taxis vélos.  

Je m’approche doucement du parking. Jean, conducteur de taxi vélo m’ayant remarqué, se précipite vers moi et prend mon sac à dos : « Vous allez à Ruganza ? C’est cinq cents francs seulement ». Sur son vélo, il n’est pas contre une petite discussion. Aussi, volontiers, il me relate la vie à Kayanza. « L’exiguïté des terres cultivables m’a poussé à devenir conducteur de vélo. Je suis quand même reconnaissant parce que je parviens à nourrir ma famille. Ce qui n’est pas le cas pour la plupart d’autres citoyens. Ils sont cultivateurs alors qu’il n’y a pas assez de terres ». Je suis curieux de savoir l’attitude des leaders face aux défis auxquels fait face la population. « Humm, de quels leaders parlez-vous ?», réplique Jean le regard tourné vers moi. « Vous parlez de ces politiciens ? Nous ne les voyons que pendant les périodes électorales surtout lors des propagandes. Mais en 2020, on aimerait avoir des leaders qui se soucient du peuple et qui nous amèneront des projets de développement durable ».  

À moins de 15 min de route, nous sommes à Ruganza tout près de l’église catholique construit en 1946 par le missionnaire père blanc Jérôme Cetou. Un endroit qui mérite d’être visité par des touristes. 

Un retour aux origines indispensable.

À 15h, j’emprunte une moto. Je quitte Ruganza pour aller au marché de Kayanza. Arrivé au marché, mon premier contact, c’est un jeune homme qui vend des oignons rouges et blancs, assis sur une pierre, une bouteille de bière de banane entre ses jambes. À ma vue, il sourit et se lève pour me saluer. « Jeune homme, vous faites du commerce à votre âge ? Vous êtes un bon exemple pour les autres ! », le félicite-je. Mes félicitations semblent l’amuser. Il ricane et prend une gorgée de sa bière. Je m’assois à ses côtés. Il me partage sa bouteille et une discussion s’engage. « J’ai mon diplôme universitaire à la maison, depuis trois ans. J’ai longtemps attendu, personne ne m’a promis du travail. J’ai décidé de créer mon propre travail », me dit-il l’air maussade. Selon le jeune homme, ce sont normalement les leaders qui devraient être des modèles de la population et surtout pour les jeunes. Mais la situation est toute autre. 

« J’ai appris de mon grand-père qu’il y avait un leader connu sous le nom de Pierre Baranyanka. Il était un vrai leader. Je pense qu’il faudrait que les leaders d’aujourd’hui retournent à leurs lieux d’origine pour voir comment travaillaient les pères de notre histoire. ».

À ma question de savoir ce qu’a fait ce Baranyanka dont il parle, il me relate une très longue histoire sur ses réalisations. Il explique que son unique objectif était de développer la région qui lui avait été confiée. C’est lui qui a introduit diverses cultures et allait jusqu’à user de la chicotte pour s’assurer que la population mettait en œuvre ses recommandations. Lorsqu’un défi s’observait, il était aux côtés de la population pour donner des stratégies et voies de sortie. Mais actuellement, les leaders politiques se contentent justes de discours et semblent ne pas se soucier des vrais défis de la société.

La commune Kayanza est l’une des neuf communes que compte la province de Kayanza. Elle est située au nord du pays sur une superficie de 122,36 km2. Sa population est de 97252 habitats (2008) avec une densité de 794,8 hab. /km2. Elle héberge la résidence du Prince Charles Baranyanka qui a pris une part décisive dans la modernisation de cette commune en lui dotant d’un nouveau visage. 

 

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