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« Non à ces fausses amitiés, les meufs ! »

L’adage en kirundi qui dit « incuti n’ikindi » (un ami est quelqu’un d’important) semble ne plus avoir la même saveur ces derniers temps. C’est devenu en quelque sorte : « Je t’aime quand tu es là pour moi, lorsque j’ai besoin de toi, et quand ça m’arrange ». Témoignage de Naelle.

Voici l’histoire de Naelle, jeune citadine de Gasenyi et de ses amies. Ces amies tellement intimes qu’elle croyait qu’elles feraient tout pour elle. Ces « amies » qui  se sont avérées des inconnues, après des années de soi-disant amitié. 

Avant, elle sortait au moins quatre fois le mois avec ces copines, elles s’ « enjaillaient » à fond, les bières coulaient à flots, et les mecs étaient de partie quelques fois. Payait celle qui en avait plein les poches ce jour-là. Les GIF de « tchin tchin », des embrassades, de jolies captions finissaient sur les statuts. Elles rivalisaient de fringues, se vantaient qui dépensait le plus, qui était la plus admirée. Mais, au jour de malheur pour une copine, soit elles étaient indisposées, ou avaient une urgence, tour à tour. 

À nos bonheurs et no(n)s galères

Au début, elle y a vraiment cru, qu’elles avaient eu des empêchements. Mais ça s’est répété, pas deux fois : à chaque fois qu’elle avait besoin d’elles, aucune d’elles n’était vraiment là pour elle. Jusqu’à ce qu’elle leur fasse remarquer ça. 

Des fausses excuses ont été dites, et le chapitre était vite clos, jusqu’à ce qu’un autre incident se produise. Un jour, Naelle est tombée enceinte. Sa vie a changé radicalement. Celui qui l’a engrossé a pris la poudre d’escampette. Ni vu ni connu. Sa famille, la tante qui l’hébergeait, l’a menacée de la renvoyer. Délaissée par les siens, elle s’est tournée encore une fois vers ses amies, croyant qu’elles pourraient l’aider.

Que des faux c***

  Nadine, celle qui semblait la plus compréhensive, a accepté de la loger pendant un certain temps, à condition qu’elle contribue aux dépenses journalières. À son grand malheur, Naelle n’avait pas de boulot. Ce qui ne facilitait pas les choses avec son amie. Cette dernière avait peu de patience pour son amie, qui était devenue une pauvre créature pour qui elle ne ressentait que de la pitié. Elle a commencé à médire sur elle, avec les autres potes. Sortir avec elles, c’était devenu un vieux rêve pour Naelle. Elles ne venaient même plus la voir. Elle n’avait plus de charme pour elles, car elle ne pouvait plus leur payer de bières. 

Ça a empiré pour la pauvre jeune fille, son amie a fini par la chasser. Elle a continué galère sur galère, a fini par accoucher chez une âme bienveillante qui a accepté de l’accueillir, avec son enfant. Elle a réellement compris que tous ceux qui s’appellent « amies », certaines le sont quand ça les arrange. 

 

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YAGA BURUNDI
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