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#ThePoliticianWeWant : cap sur Mpanda, le fief des palmiers à huile

Située à 17 km du chef-lieu de la province Bubanza, la commune Mpanda se distingue par sa géomorphologie principalement dominée par une grande surface plane avec des pentes relativement faibles. Deux journées dans cette localité m’ont permis de cerner certains désirs de jeunes de la région.

Pour bien visiter ces cultures, j’y vais avec Salvator, motard de près de 30 ans. De Mpanda centre, via Rugenge 1, Rugenge 2, Murengeza, Musenyi, Gicuba, Gatagura jusqu’au point de départ, les palmiers ont l’air bien frais. Mais les barrières où l’on se fait obligatoirement arrêter puis contrôler agacent Salvator au point de déclarer que c’est une forme de racketter les passagers. 

« J’en ai marre de ces barrières où nous, motards, on doit payer à chaque passage une somme de 1000Fbu. Imaginez-vous, si vous passez le même jour aux barrières de Mpanda, Gihanga et Mudubugu, vous laissez filer 3000Fbu alors qu’on ne gagne pas assez suffisamment. Il nous faut un administrateur qui régule ce type de travail afin de ne pas nous en indisposer »,  se lamente le motard, père de 3 enfants.

La recherche scientifique, pilier du développement durable

Après avoir effectué tout ce parcours à moto, je me trouve tout près de l’hôpital Général de Mpanda construit sur financement du gouvernement chinois. Au vu du bâtiment depuis l’extérieur, je suis pris par l’idée de découvrir l’hôpital.

Ainsi, je m’invite à la cantine où je prends le déjeuner au côté d’un médecin stagiaire natif de Musenyi. C’est facile d’aborder un sujet scientifique au vu du bouquin qu’il lit. Aussi, je lui demande sans tarder ce qu’il pense de la recherche scientifique au Burundi. « Le domaine de recherche scientifique est très négligé dans notre pays. On dirait que ça ne concerne que les blancs », fait savoir le médecin en devenir. Et de l’interroger sur ce qui doit être fait pour débloquer la situation : « On peut progresser dans ce domaine si et seulement si le gouvernement s’investit à fond parce que de grosses sommes d’argents doivent conséquemment y être engagées. Il faut donc qu’on ait les gouvernants qui savent qu’une seule découverte scientifique peut booster, et pour l’éternité la vie économique de tout le pays. »

Prôner le respect des droits de la femme

Je ne saurais pas terminer mon aventure sans vous parler de Musenyi où se trouve le nombril économique de toute la commune. Si vous y arrivez les yeux bandés, vous ne serez pas capable de distinguer cette zone de certaines localités de Bujumbura Mairie. Marché, parking de bus, bars, institutions financières, pharmacies, ateliers de soudure, salons de coiffure, hôtel… font de ce coin un milieu attrayant.

Devant une pharmacie, près du marché, est assise une jeune maman avec deux enfants. Je la surprends en train de pleurer et je m’approche d’elle. La jeune femme souffre profondément de l’abandon des enfants par leur père qui est allé se marier à une autre femme à Ngozi. « Mon mari s’est volatilisé sans même dire au revoir. Aujourd’hui, je ne suis plus capable de payer les 7 000 Fbu du loyer mensuel, la ration et faire soigner les enfants toute seule », se plaint la jeune maman, les larmes aux yeux.

Pour elle, il faut un politicien qui se montre sévère envers ce genre d’hommes puisque abandonner les siens pour aller se marier à une autre devrait passer pour un crime dont les sanctions devraient être draconiennes.

La commune Mpanda est l’une des 5 communes de la province Bubanza et couvre une superficie de 126km². Selon le recensement de 2008, sa population s’élevait à 58913 habitants. Soit une densité de 469.4habitants/km². Le cimetière de Mpanda n’est pas géographiquement situé dans la commune de Mpanda comme le pensent pas mal de gens. Il est dans la commune frontalière qui est celle de Gihanga.

 

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