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SANTE

Coronavirus : les Burundais vivant en Chine témoignent

S’il y a une actualité qui défraie la chronique ces derniers jours dans le monde entier, c’est la pneumonie virale due au nouveau coronavirus (appelé 2019-nCoV) qui continue à faire des ravages avec plus de 300 décès en Chine surtout et plus de 14000 cas d’infections. D’ailleurs l’OMS vient de la déclarer urgence sanitaire mondiale. Et les Burundais dans tout ça ?

« S’il y a un pays où il est malheureux d’y vivre ces derniers jours, c’est bien la Chine », raconte N.I., jeune burundais étudiant dans l’empire du milieu. Parti à la poursuite du « rêve chinois », notre compatriote dit ne plus reconnaître le pays de Mao : « Nous sommes confinés, les magasins sont quasi-fermés et la circulation n’y est plus…les gens ont peur de sortir ». Encore que lui vit dans une ville un peu lointaine de la ville de Wuhan, l’épicentre de l’épidémie.

M.M. lui vit à Henan, province frontalière de Hubei dont la capitale est Wuhan. Ils seraient une dizaine de Burundais sur place. En raison de la proximité avec Wuhan, tous les bâtiments ou presque sont fermés, confie-t-il avant de poursuivre : « Par exemple, le bloc dans lequel nous vivons est mis en confinement. Il faut une autorisation préalable avant de sortir et là aussi moyennant des explications convaincantes de la nécessité de quitter le bloc. C’est la peur partout ». Il faut dire que ce nouveau coronavirus encore mal connu soulève craintes et interrogations. Mais qu’en est-il au juste ?

Un peu comme le rhume…

Le 2019-nCoV est un virus de la famille des coronavirus qui infectent à la fois les animaux et les humains. Les coronavirus humains peuvent provoquer des maladies bénignes semblables à un rhume, tandis que d’autres provoquent des maladies plus graves comme le SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) qui fut une épidémie mondiale en 2003. Certains coronavirus présents chez les animaux peuvent infecter les humains.

Les coronavirus humains se propagent généralement par des gouttelettes (toux) et par un contact personnel étroit et non protégé avec une personne infectée (toucher, serrer la main) ; d’autant plus qu’ils provoquent des symptômes respiratoires comprenant la fièvre, la toux, l’essoufflement et d’autres symptômes semblables au rhume, il est parfois difficile de les distinguer de ce dernier.

Mais le 2019-nCoV est une nouvelle souche pas encore bien connue. Même si c’est déjà connu que la transmission interhumaine est possible, les scientifiques du monde entier s’activent pour en savoir plus sur ce nouveau venu dans le monde des virus et à la longue essayer de trouver un traitement ou un vaccin.

Et le Burundi dans tout ça ?

Reprenant les mots du DG de l’OMS qui déclarait qu’ « en principe pour lutter contre une épidémie, on ne ferme pas les frontières puisque là il y a risque que des cas pourraient entrer clandestinement et vous trouver non préparés croyant qu’en fermant les frontières vous l’étiez », le ministre de la Santé Publique dit que « le Burundi va renforcer le dispositif qui était déjà sur les frontières en particulier à l’aéroport et qui servait dans le screening d’Ebola. Ils vont juste enrichir « le formulaire de déclaration santé », élaboré en collaboration avec l’OMS et que toute personne passant par-là doit remplir, en y ajoutant des données relatives au coronavirus ».

Le Dr Thaddée NDIKUMANA indique qu’en plus du matériel déjà mobilisé, des masques-respirateur filtrant de l’air, qui servaient pour la tuberculose multi résistante, ont été réquisitionnés. Ils vont être utilisés par les professionnels de santé travaillant sur ces points d’entrée et vont être donnés à quiconque serait suspecté d’avoir le Coronavirus. Dans ce cas, celui-ci serait directement acheminé vers l’Hôpital Prince Régent Charles où une salle d’isolement a été réservée pour l’occasion et y resterait au moins 14 jours, la durée probable d’incubation et le temps de tests pour se fixer sur son cas.

Si tel devrait être le cas, le ministre indique que le Burundi, en collaboration avec ses partenaires surtout l’OMS, procéderait au prélèvement d’un échantillon qu’ils enverraient en Afrique du Sud, seul pays en Afrique ayant un laboratoire  à même de détecter le virus. Pas de restrictions majeures donc mais nuance-t-il : « Toute personne voulant se rendre en Chine devra passer par le Ministère de la Santé pour des conseils y relatifs ».

 

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