Six candidats des partis politiques annoncent déjà leur intention de briguer le fauteuil de présidentiel lors des élections de mai. Parmi eux, le candidat du parti au pouvoir. Cela suffit-il pour que des milliers de Burundais réfugiés regagnent le pays ? Ils s’expriment.
Élu en congrès extraordinaire le 26 janvier dans la capitale politique, Évariste Ndayishimiye, haut gradé de l’armée burundaise et secrétaire général du parti au pouvoir a connu l’exil et le maquis. Natif de cette province du centre du pays, il rassure certains Burundais en exil.
Nathanaël (pseudonyme) est âgé de 30 ans. Il habite le camp de Mutenderi sur le sol tanzanien. Il a fui le Burundi par peur d’être tué, dit-il. Il est natif de la commune Burambi dans l’actuelle province Rumonge. Pour lui, le parti au pouvoir a rapatrié de nombreux Burundais. Le nouveau candidat, s’il est élu, va poursuivre la politique de son prédécesseur. « Je ne dis pas que je rentre pour autant, mais je pense que plusieurs Burundais vont regagner la terre natale. »
Rose, elle, la quarantaine, a pris le chemin de l’exil en 2015 vers le voisin du nord, dans le camp de Mahama. Elle est originaire de la commune Busoni. « Je n’ai aucune intention de rentrer, ce qui m’a poussé à l’exil est encore là. Les conditions de vie sont ici difficiles, mais je préfère rester pour voir ce qui sera issu des élections. Je sais que ce nouveau candidat va continuer à appeler les Burundais à regagner leur patrie, mais il ne me rassure pas. »
État des lieux
Des Burundais se sont réfugiés dans les pays limitrophes et à différentes époques. Soit pour cause d’insécurité, de famine. Des rencontres pour leur rapatriement ont eu lieu. Un rapatriement de 2000 personnes par semaine a été convenu. Objectif jamais atteint.
« Plus de 21 000 Burundais ont regagné leur terre natale depuis janvier 2019 jusqu’ au 19 novembre de la même année », précise du directeur général du rapatriement au ministère de l’Intérieur. Cette direction ajoute aussi que plus de 100 rapatriés spontanés provenant du Rwanda ont été enregistrés ainsi que 52 refoulés. Tous ces Burundais ont bénéficié des aides. Nestor Bimenyimana souligne que plus de 50 000 seront rapatriés jusqu’ à la fin de 2020.
Regagner sa terre natale, c’est le rêve de tout réfugié aux conditions de vie très difficiles. Un retour préparé à la fois dans le for intérieur du rapatrié qu’à l’intérieur de son pays. Qu’il n’y ait surtout pas de forcing. La période pré-électorale au Burundi devrait être stable pour rassurer ses ressortissants en exil. Un challenge que le nouveau candidat du parti de l’aigle est appelé à gagner.